Wiki Parodies et Fanfictions
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Cette page est une participation au concours de fanfiction, élaborée par un des participants. Merci de ne pas la modifier, à part pour la mise en page, car cette fanfiction doit être de l'entière création de l'auteur(e).

Merci de votre compréhension.

Heyyy x)

C'est @TeamFoster qui vous parle et voilà ma fanfic pour le concours ^^


_The poison of my soul_


“Papa me regarde droit dans les yeux. Tâches bleu-vert dans l'obscurité. Je cache à peine ma fierté. Je suis son petit prince. Je suis un Vacker.”

J’ai retrouvé cette phrase, griffonnée dans la marge d’un de mes calepins. Pris d’une fureur soudaine, je me souviens d’avoir jeté le cahier quasiment vierge au feu ardent qui dansait dans la cheminée. Tout ça ne sont que des mensonges. Des mensonges !

***

Depuis… l’incident, maman a insisté pour que je puisse parler avec des gens plus expérimentés qu’elle dans ce sujet.

C’est là qu’elle m’a présenté à Lui. Il est le seul qui m'ait écouté sans me juger.

À vrai dire, au début, il ne faisait que ça. Je ne connaissais même pas le son de sa voix. Il était caché derrière une porte d’Exil, pourtant, sans même l’avoir vu, alors que je lui racontais ma journée et mes humeurs et que j’entendais son souffle me répondre, j’avais l'impression qu’il était comme une extension de moi.

Et puis, un jour, il m’a confié son nom. Fintan. Et à partir de là, les rôles se sont inversés. Il m’a transmis sa patience, et j’ai rempli mon rôle d’”Écouteur”.

Il m’a parlé de ses envies de grandeur, du sentiment qu’il avait d’être incompris, de la promesse qu’il s’était faite de changer ça.

J’ai compris ce jour-là pourquoi papa et maman m'avaient envoyé lui parler et pas à quelqu’un d’autre.

Ils croyaient que je développais des pouvoirs de Pyrokinésiste. Encore une fois, ils se sont trompés. Ils se sont mentis à eux-mêmes, comme ils mentent au monde entier pour préserver leur réputation. Comme le Conseil préfère enfouir les atrocités sous un tapis de fanfaronnade et comme les gens se protègent derrière leurs étiquettes et leur noblesse mais omettent d’évoquer leurs défauts.

Ils se sont trompés. Ce que je ressentais au fond de moi, c’était beaucoup plus puissant que la folle chaleur que ressentent les Pyrokinésistes. Depuis l’Incident, j’avais l’impression qu’un poison coulait dans mon sang, et il est trop tard pour le retirer.

L’incident… C’était cette fameuse chose que je n’arrivais pas nommer mais qui trottait dans ma tête depuis trois ans. Personne ne semblait s’en souvenir. Comme s' il n’avait jamais existé.

Mais moi je savais qu’il était là.

L’incident.

Fintan m’a dit qu’il savait comment faire revenir mes souvenirs. Il appelle ça les Flashbacks.

Et, pour dire la vérité, j’en ai eu ma dose, de Flashbacks.

Pendant six mois, des scènes me sont revenues quotidiennement. Des scènes sans importance, des scènes de tous les jours, mais des scènes que je n’arrivais plus à supporter.

Papa qui me raconte une histoire. Qui me prépare mon plat préféré. Maman qui chantonne en s’occupant du jardin. Des gens, à l’école, qui m’admirent pour mon nom de famille. Ma fierté était si forte à l’époque que je pouvais encore en ressentir des bribes en revoyant ces passages, des années plus tard.

Je suis sur mon lit, attendant que mes parents viennent me souhaiter bonne nuit. Et en effet, ils arrivent, mais pas pour me dire de faire de jolis rêves. Ils ont tous les deux leur sourire malicieux, se tiennent la main, et Maman, de sa main libre, se masse doucement le ventre.

  • Alvar ? m’interpelle mon père. Ta mère et moi, on a quelque chose à te dire.
  • Tu as peut-être remarqué que mon ventre a un peu gonflé ces derniers temps, mon poussin, renchérit Maman.
  • Euh… fis-je pour seule réponse, réfléchissant à comment lui dire que oui sans lui faire de la peine.
  • Ahah ! s’exclama Papa, qui lisait sûrement dans mes pensées à ce moment. N’ai pas peur de nous faire de peine Alvar ! C’est normal que ta maman grossisse un peu car… tu vas avoir un petit frère !

Je suis le plus heureux du monde ! Je vais avoir un petit frère ! Un petit frère !

  • Merci, merci, merci Papa et Maman !

Toute la famille se met à rire, puis le souvenir s’efface.

Perdu, c’était le mot. Je ne savais plus qui j’étais. J’avais peur. Une partie de moi voulait toujours plaire à ses parents, se concentrer sur ses études et vivre une existence normale, tandis qu’une deuxième criait à l’injustice, sans même connaître l’origine du pourquoi. Est-ce que c’était ça que ça faisait d’être brisé ? Brisé, mais qu’à moitié ? Comme Fintan. Comme toutes les autres victimes du Conseil. Je ne savais plus rien. Après avoir revécu la joie intense de l’annonce qui avait fait de moi grand frère, j’étais encore plus vide qu’avant.

C’était trop. Au moment où je voulais annoncer à Fintan que j’avais envie d'arrêter, le souvenir que je cherchais a surgi.

Je dois avoir six ans. Fitz est encore un bébé.

La scène floue se précise, et je me vois avec horreur tenant une petite bouteille au-dessus du visage de mon frère endormi. Des larmes dégoulinent le long de mes joues, je n’ai pas l’air moi-même.

Poison.

C’est ce qu’il y a écrit sur la bouteille.

Poison.

Maman arrive en hurlant quelque chose d’intelligible, je me réfugie dans ses bras. La fiole se brise par terre. C’est la dernière chose que je vois; ensuite, tout redevient confus.

Là, je me suis précipité pour aller voir Fintan, et je lui ai tout raconté, pris de sanglots, dégoûté par moi-même. Je ne réfléchissais peut-être pas à ce que je faisais, mais j’ai bien failli tuer mon petit frère. Je me déteste. Et je déteste encore plus mes parents de s’être empressés de m’effacer la mémoire plutôt que de vérifier si Fitz allait bien. Je les déteste d’avoir préféré oublier leur propre passé plutôt que de faire face au problème.

Si c’est ça, l’héritage des Vacker, alors non merci.

Fintan a séché mes larmes sans pourtant pouvoir me toucher, il m’a offert une chance de me racheter.

Par un trou dans la porte, surement prévu pour faire passer de la nourriture aux prisonniers d’Exil, il m’a tendu un manteau noir, orné d’un oeil sur la manche. Je l’ai pris.

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