Wiki Parodies et Fanfictions
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Salut !

C’est ma première fanfic, soyez indulgents ! Je suis Hermione Ruewen. Le point de vue ne sera pas forcément celui de Sophie, d’autres PDV pourront aussi apparaître. N’hésitez pas à corriger si vous voyez des fautes, MAIS UNIQUEMENT SI VOUS VOYEZ DES FAUTES !

Prologue[]

La nuit. Aucune étoile. Pas de lune. Juste une nuit noire. Aveuglante. Parfaite pour une évasion. Elle avait tout calculé. Mais il suffisait d’un détail. Et tout s’inversait.

Chapitre 1[]

PDV Sophie[]

-Lune Stellaire, murmura Oralie.

Assise à côté d’elle, Sophie observait sa mère. Elle prenait un grand risque pour sa fille ! Sophie ne comprenait pas 

Oralie

vraiment ce qui la motivait à l’aider mais elle n’allait pas se plaindre. Elle avait une alliée de poids et comptait bien la garder.

Soudain, Oralie tressaillit. Sophie plongea dans son esprit pour suivre la scène. Une elfe aux longs cheveux châtains méditait paisiblement. Oralie enfant la regardait, se laissant contaminer par son aura apaisante.

Changement de scène.

Oralie portant l'uniforme de niveau 1, levant les yeux vers cette même elfe arborant l'uniforme vert du niveau 4. Cette dernière regardait Oralie avant de lui sourire, serrant tendrement sa main.

- Ne t'en fais pas, petite sœur. Je suis avec toi.

Sophie écarquilla les yeux. Cette inconnue était donc la sœur d'Oralie ! Pourquoi était-elle reléguée au rang de Secret Oublié ? Mais Sophie n'eut pas le temps de s'interroger plus avant, une autre scène se déroulait.

Emery prononçait un discours. Deux Conseillers avaient pris leur retraite pour vivre en amoureux, Oralie et sa sœur étaient donc Conseillères. Oralie était (comme c'est étonnant !) en rose et arborait du quartz rose sur son diadème. L'autre elfe portait un diadème incrusté d'opales et une robe bleu nuit constellée de diamants faisant penser à des étoiles. Oralie prononçait un discours. Puis ce fut le tour de l'inconnue.

- Comme vous le savez, je ne suis pas une politicienne, je lui laisse donc les grands discours, fit-elle en montrant Emery d'une main. Ce dernier eut l'air scandalisé, mais une vague de rires s'éleva dans l'assistance. Par une simple phrase, l'elfe avait réussi à détendre une atmosphère plus que pesante. Je suis honorée que vous m'ayez choisie en tant que Conseillère. Elle inclina la tête, laissant la lumière accrocher les reflets de ses opales. J'ai choisi cette pierre pour mon diadème car sa couleur n'est jamais fixée, elle est au contraire en perpétuel mouvement. Tout comme doit l'être notre monde à tous ! Je ne suis pas en train de seulement parler des elfes : je parle aussi des gobelins, des ogres, des gnomes, des nains, des trolls ! Six espèces intelligentes nous sommes, et nous nous devons d'avancer main dans la main. Et c'est pourquoi moi, Olana, en qualité de Conseillère, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider notre monde.

Sophie étouffa un cri de surprise. C'était mot pour mot le serment qu'elle avait prononcé pour rejoindre le Cygne noir ! Cette Olana en faisait-elle partie ?

Les applaudissements éclatèrent, comme un coup de tonnerre, à ceci près que les ovations durèrent bien plus longtemps qu'un simple coup de tonnerre. Olana salua et rejoignit sa sœur. Les deux elfes échangèrent un regard complice.

Elle voyait Olana, Oralie, Terik et Kenric, tous ensemble dans la même pièce. Ils se tordaient de rire sur leurs fauteuils. Bronte passait la tête par l’entrebâillement de la porte. Olana lui disait quelque chose que Sophie ne comprit pas. Bronte haussait les sourcils puis souriait. Il hochait la tête d'un air légèrement moqueur et repartait.

Sophie vit plein d'autres réminiscences dans le même ton.

Elle voyait Oralie et Olana se disputer, tandis que Bronte, et Terik tentaient de les calmer. Kenric était aux abonnés absents. Oralie mettait fin à la dispute en s'enfuyant. La dernière chose qu'elle voyait était le visage peiné de sa sœur.

Le Conseil attendait Olana pour une réunion, mais celle-ci ne venait pas. Oralie informait les autres qu'elle allait la chercher. Elle frappait à la tour de sa sœur, mais celle-ci ne répondait pas. La porte était déverrouillée. À l'intérieur de la tour régnait le chaos le plus total. Les meubles étaient sens dessus dessous, un vrai champ de bataille. Aucun signe d'Olana. Désespérée, Oralie montait à tous les étages en hurlant vainement le nom de sa sœur. En larmes, elle retournait près du Conseil et leur annonçait, la voix brisée :

- Olana a disparu.

Chapitre 2[]

Choquée, Sophie se dégagea de l'esprit d'Oralie. Cette dernière, le visage dans les mains, tremblait comme une feuille. Sophie agit par instinct : elle prit sa mère dans ses bras pour la réconforter. Au bout de quelques minutes, la Conseillère se dégagea, les yeux rouges mais secs.

- Quel est le rapport avec Lune Stellaire ? demanda Sophie.

- C'était son surnom. Elle avait tout le temps la tête dans les étoiles et Terik, Kenric, Bronte et moi plaisantions en disant qu'elle venait de la Lune, nous l'avons donc surnommée Lune Stellaire.

- Faisait-elle partie du Cygne noir ?

- Je n'en sais rien, pourquoi me demandes-tu cela ?

- Parce que la dernière phrase de son discours d'intronisation est mot pour mot le serment que j'ai prêté pour rejoindre le Cygne Noir...

- Oh !

Un ange passa. Sophie reprit :

- Et c'était quoi, son talent ?

- Elle était Géokinésiste.

- Elle contrôlait la terre ? Comme Linh contrôle l'eau ?

- Non, elle contrôlait les métaux et les pierres. C'est elle qui m'a fait ça, précisa Oralie en indiquant son diadème. Mais ce n'est pas tout ! Personne ne la battait au combat. D'un claquement de doigts, elle pouvait plaquer au sol dix gobelins !

Sophie siffla.

- Elle pourrait faire une alliée de poids contre les Invisibles ! Il faut la retrouver !

- Hélas ! Nous n'avons aucune idée d'où elle est. Crois-tu que nous ne l'avons pas cherchée ? Pendant des siècles, nous nous sommes échinés à la retrouver. En vain. Elle doit être morte, à présent.

Sa voix se brisa sur les derniers mots. Sophie posa une main sur son bras. Oralie inspira profondément avant de conclure.

- Bon, cette entrevue était très enrichissante mais j'ai des choses à faire. Et si tu passais voir Keefe ? Peut-être s'est-il réveillé.

- Bonne idée !

Oralie sauta vers Éternalia. Sophie se rendit au Centre de Soins.

- Keefe était dans le même état qu'il y a trois mois : pâle, immobile, hors d'atteinte. Mais Elwin rassura la jeune fille : il était stable, et ne devrait normalement pas tarder à se réveiller. Sophie quitta le Centre le cœur lourd.

Chapitre 3[]

PDV inconnu pour l'instant.[]

Je ne sens pas mon corps. Je suis étalée à plat ventre devant une porte d'argent et d'onyx. Je ne peux plus bouger, mais l'esprit est plus fort que la matière. Une veine de saphir sortie du sol se charge de toquer. Je me sens partir. J'espère que les gens qui habitent ici sont des amis. Je regrette simplement...

PDV Bronte[]

Je suis surpris d'entendre quelqu'un frapper. C'est tellement rare ! Mon nom seul inspire la crainte. Même mes collègues me dévisagent. Enfin... sauf Terik et Oralie. Et Kenric, autrefois. Et Olana... encore avant. À présent, il ne me reste que deux amis. Je compte tout faire pour les protéger. Quitte à transgresser les règles.

Je me dépêchai d'ouvrir : personne. Je restai un moment interdit, puis baissai les yeux. Ce que je vis me fit horreur. Un corps, tellement évaporé qu'on ne pouvait l'identifier. Je sortis sur-le-champ mon transmetteur et contactai Elwin. Il apparut quelques secondes plus tard. Il fit une grimace en voyant le corps. Ne pouvant le soulever physiquement, le médecin le fit léviter pour le transporter dans ma tour. Je le conduisis vers la chambre où j'ai l'habitude de recevoir mes amis. Elwin déposa délicatement l'évaporé sur un lit. Le visage, plus net, nous apprit qu'il s'agissait d'une femme. Le médecin lui fit respirer du fortifioul. La patiente reprit quelques couleurs. C'est alors que la vérité s'imposa à moi, écrasante, terrifiante. Je connaissais cette elfe.

- C'est... Olana.

Chapitre 4[]

Sophie était au septième ciel : quoi de mieux que de voler sur le dos de Silveny ? Accompagnée de Greyfell, Félix et Luna, elle faisait des voltes et des vrilles avec un sentiment d'extase. Puis elle aperçut sa mère adoptive, Edaline, qui lui faisait signe de descendre. Une fois mis le pied à terre, elle remarqua le visage défait de sa tutrice.

- Que se passe-t-il ? demanda Sophie.

- C'est le Conseiller Bronte, fit Edaline en lui tendant son transmetteur.

Sophie écarquilla les yeux. Que pouvait-il bien y avoir de si urgent pour que Bronte la contacte par transmetteur ? Sophie prit l'appel. Bronte semblait totalement paniqué. Ce fut d'une voix brisée qu'il demanda à Sophie de le rejoindre à sa tour.

- Comment reconnaîtrais-je votre tour ?

- C'est celle d'argent et d'onyx, mais DÉPÊCHEZ-VOUS, C'EST URGENT !

Le transmetteur s'éteignit. Sophie sauta aussitôt vers Éternalia. une fois arrivée, elle repéra sans mal la tour "d'argent et d'onyx" décrite par Bronte. Même sans description, elle aurait pu deviner que c'était la sienne : c’était la plus intimidante d'entre toutes. Sophie frappa à la porte mais ce fut Elwin, la mine sombre, qui ouvrit.

- Elwin ? Qui est malade ?

- Rentre, lui répondit-il. Le Conseiller Bronte va t'expliquer.

Ce dernier se trouvait dans une chambre, au chevet de... quelqu'un d'autre. Il ne les entendit pas rentrer. Elwin reçut un appel sur son transmetteur et sauta, laissant Sophie en tête à tête avec le Conseiller.

- Vous m'avez demandée, Conseiller Bronte ?

Bronte sursauta et se tourna vers Sophie. Cette dernière le détailla rapidement : pâle, les traits tirés, les yeux injectés de sang. Quelque chose n'allait vraiment pas, mais quoi ? Bronte se racla la gorge.

- Hem ! Oui, mademoiselle Foster. Laissez-moi vous expliquer. Ce matin, j'ai trouvé cette elfe aux trois quarts évaporée sur le pas de ma porte. J'aimerais que vous sondiez son esprit pour connaître la raison de son évaporation. J'ai fait spécifiquement appel à vous au cas où il y aurait un problème car je sais que vos défenses sont impénétrables et je ne veux pas mettre la santé mentale d'un autre Télépathe en danger.

- Bien sûr, Conseiller Bronte. Je le fais de ce pas.

Sophie s'approcha de l'elfe, l'examinant brièvement. Son visage relativement net contrastait avec le reste de son corps que l'on voyait à peine. L'inconnue disait quelque chose à Sophie... mais quoi ? La jeune fille posa délicatement les doigts sur les tempes de l'elfe évaporée et rentra dans son esprit.

La noirceur, elle s'y attendait. Mais elle était persuadée qu'il y aurait des sons ! Mais rien. Rien du tout. Comme Prentice et Alvar. Non... pas comme eux. Leurs ténèbres étaient étouffantes. L'esprit de l'elfe ressemblait simplement à une pièce plongée dans l'obscurité. Pas le moindre fil de chaleur. Rien. Sa tête était vide. Sophie instilla tout de même de l'espoir. De la joie. De l'amour. Toutes les émotions positives auxquelles elle pensait. En vain. Elle se dégagea de l'esprit de la blessée et se tourna vers Bronte, qui attendait.

Sophie le dévisagea. Sur son visage, l'espoir se mêlait à la fatigue et la tristesse.

- Alors, mademoiselle Foster ?

Elle secoua la tête.

- Je n'ai rien trouvé. Son esprit n'était pas sous l'influence de la soporidine, il n'était pas brisé non plus, non... il m'a fait penser à une pièce dont l'ampoule était éteinte. Et je ne sais pas quoi faire pour l'allumer.

Bronte gémit et se laissa tomber sur une chaise. Sophie ne l'avait jamais vu comme ça.

- Bon, eh bien... je pense que je vais vous laisser, dit-elle, voulant préserver l'intimité du Conseiller.

Elle venait de passer le seuil de la chambre lorsque...

PDV Bronte[]

- Je vous dois de bien plates excuses, mademoiselle Foster.

Je vis Sophie se figer. N'osant pas la regarder dans les yeux, je continuai tout de même :

- Lorsque vous êtes arrivée dans les Cités perdues, je me suis comporté comme un crétin. Je vous ai harcelée, rabaissée, humiliée, je vous ai pourri la vie, il faut le dire, et tout ça pour quoi ? Pour le seul but de démontrer que j'avais raison et que vous n'aviez pas votre place dans notre monde. Au fil du temps, je me suis aperçu à quel point j'avais tort.

Je sentis les larmes monter, mais poursuivis sur ma lancée :

- En plus d'être extrêmement courageuse, l'une de vos plus grandes qualités est la bonté. Vous venez en aide à tout le monde, même à des crétins comme moi qui...

- Stop !

PDV Sophie[]

Sophie coupa Bronte en pleine phrase. Elle ne comprenait absolument pas ce qui poussait Bronte à lui dire tout ça, mais il fallait qu'il arrête !

- Vous savez, moi aussi, au début, je me sentais en décalage complet. Moi aussi, je croyais que ce monde n'était pas le mien. Mais vous savez quoi ? Vous avez été l'un de mes plus grands facteurs d'adaptation.

Bronte releva brusquement la tête, stupéfait.

- Oui ! M'avoir rabaissée, comme vous dites, m'a poussée à dépasser mes limites. Et je ne vous ai toujours pas remercié.

Sophie s'avança vers Bronte.

- Merci de m'avoir appris à me battre, à croire en moi. Merci de m'avoir enseigné à ne pas me soucier du regard des autres. À avancer quoi qu'il arrive. Merci.

Sophie reprit son souffle. Bronte (quand s'était-il levé ?) la dévisageait fixement, les yeux écarquillés. Elle soutint posément son regard.

Soudain il l'étreignit.

PDV Bronte[]

Je sais. En tant qu'Ancien et Conseiller, je ne suis pas censé m'agripper à une adolescente comme si c'était une bouée de sauvetage. C'est pourtant ce que je fais. Je sens qu'elle est choquée. Elle me rend pourtant mon étreinte.

Elle ne m'en veut pas...

Toutes les larmes que je retenais coulèrent.

PDV Sophie[]

La respiration de Bronte devint saccadée, je sentis un petit sanglot. Il pleure ?

Au bout de quelques minutes, j'entendis un froissement. La blessée avait bougé ! Bronte ne paraissait pas l'avoir entendu. Je tâtonnai à la recherche de l'esprit de l'inconnue.

Elle avait allumé la lumière.

Chapitre 5[]

Je chuchotai :

- Conseiller Bronte.

- Oui ?

- Puis-je retourner dans son esprit ? Il me semble l’avoir entendue bouger.

Bronte s’écarta, me laissant le champ libre.

- Allez-y, mademoiselle Foster.

Je plongeai dans l’esprit de l’inconnue... et fit un bond en arrière.

- Qu’y a-t-il ? demanda Bronte.

- Rien, simplement, je ne m’étais pas attendue à ce qu’elle émette en haute définition. Mémoire photographique, ajoutais-je devant l’air perplexe du Conseiller.

Je replongeai, déterminée à découvrir pourquoi elle s’était évaporée.

Je vis l'évaporée à Foxfire, en uniforme de niveau 5. Un garçon la dépassait, non sans la bousculer. L'inconnue lui écrasa immédiatement le pied. L'autre glapit de douleur et s'éloigna. Une fille l'interpella :

- Eh la Sans-Talent !

La blessée l'ignora et voulut s'éloigner, mais l'autre fille l'agrippa par l'épaule.

- Eh ! Je te parle !

L'évaporée se retourna, lui colla une droite et repartit. Soudain, elle voyait une fille arborant l'uniforme bleu des Niveau 2 qui tendait le cou, regardant tous les visages. La petite l'aperçut et courut vers elle.

- Olana ! Olana ! J'ai un talent ! Je suis Empathe !

Olana, rieuse, soulevait sa sœur Oralie et la faisait tournoyer dans les airs.

- Faudra que je fasse attention à mes émotions, alors ! Bravo, Oralie, je suis tellement contente pour toi !

- Oui, elle au moins a un talent, sifflait une voix inconnue.

Le visage d'Olana se décomposait, ainsi que celui d'Oralie qui ressentait la tristesse de sa sœur. Olana se dégageait de l'étreinte de la jeune Empathe et partait sans se retourner.

Mon esprit était en effervescence : la blessée n'était autre qu'Olana, la Conseillère disparue ! Que s'était-il passé ?

Je sentais la panique émanant des élèves entourant Olana alors qu'ils se précipitaient tous vers la sortie de Foxfire. Les Mentors tentaient de superviser l'évacuation, mais le flot des élèves était trop puissant. J'entendais un coup sourd suivi d'un rugissement assourdissant. Une fois dehors, Olana cherchait sa sœur dans les niveau 3. Elle-même était donc en Niveau 6. Elle apercevait Oralie au milieu des Niveau 3, les yeux écarquillés par la peur. Soudain, un bruit terrifiant retentit. Olana se retournait juste à temps pour voir un dragon rouge rubis foncer vers les Niveau 3, serres tendues. Elle entendait un cri strident, puis le rugissement victorieux du dragon qui repartait, sa victime dans les griffes. Olana identifiait la proie. Oralie !

Son sang ne faisait qu'un tour. Elle sentait de l'aide sous ses pieds. La terre tremblait. D'immenses colonnes de pierre sortaient du sol et s'enroulaient autour des pattes arrières du dragon. Celui-ci se débattait en poussant des rugissements furieux, il voulait cracher du feu, mais une nouvelle liane de pierre lui fermait la gueule. Une attache de saphir lui immobilisait la queue tandis qu'une veine d'émeraude lui emprisonnait les ailes. Olana, pour la première fois de sa vie, se sentait puissante. Elle tapait du pied. Les attaches du dragon le ramenaient au sol. Olana s'assurait qu'il était bien ficelé puis courait vers les pattes du dragon. Elle dégageait Oralie, qui se blottissait contre sa poitrine, en larmes. Olana la berçait doucement. Quelqu'un dans l'assistance demandait :

- Mais alors... tu es Pierrokinésiste ?

Olana entendait ses parents arriver, eux et leurs questions affolées. Elle leur confiait Oralie puis se relevait. Elle faisait le tour du dragon jusqu'à atteindre son œil.

La scène changea. Je n'en revenais pas. Dix gobelins, c'était une chose, mais un dragon, c'en était une autre ! Olana et Oralie devaient vraiment posséder un lien très fort pour risquer ainsi leurs vies l'une pour l'autre...

Olana, dans sa tour de Conseillère, était pressée. Elle avait une réunion avec le Conseil dans cinq minutes et n'était toujours pas prête ! Elle se retournait afin de chercher une tenue convenable.

Je me fis très attentive : c'était ce souvenir qui m'aiderait à comprendre pourquoi la Géokinésiste avait disparu.

Olana perçut un mouvement dans son dos. Elle se retourna : cinq silhouettes encapuchonnées et vêtues de noir se dressaient entre elle et la porte. L'une d'elle tenait un mouchoir à la main. Des sédatifs ! Soudain, l'une des silhouettes plongeait sur la blessée et tentait de la maîtriser.

- Les sédatifs, vite ! faisait-elle d'une voix rauque que je ne reconnus pas.

Un autre approchait avec le mouchoir. Olana se libérait de l'étreinte du premier et l'assommait. Elle faisait ensuite volte-face et se servait des opales de son diadème pour frapper le second à l'entrejambe. Mais le ravisseur restait totalement imperturbable. C'était une fille ! Je remarquai un œil blanc sur la manche de cette dernière tandis qu'elle convoquait une tempête qui détruisait l'intérieur de la tour. Olana poussait un hurlement de rage.

Je restai stupéfaite. Trix faisait donc partie de l'opération ! Et voilà pourquoi la tour ressemblait à un champ de bataille quand Oralie y était allée dans la cache ! C'étaient les Invisibles qui avaient enlevé Olana !

Je vis les ombres des meubles renversés se diriger vers Olana. Ombre était donc également dans le jeu. Un Invisible était à terre, trois autres se dressaient devant la Géokinésiste, mais où était donc passé le dernier ? La Conseillère sentait soudain un parfum de sédatifs tandis que le dernier invisible appuyait avec force un bâillon sur son nez et sa bouche. Olana se sentait sombrer. la dernière chose qu'elle entendait était :

- Préviens le chef que nous avons réussi.

Chapitre 6[]

Tremblante, je me dégageai de l'esprit d'Olana. Je ne pouvais pas faire face au Conseiller. Je ne voulais pas avoir la responsabilité de le faire. J'avais l'impression que tout le poids du monde reposait sur mes épaules. Je contemplai le visage de l'endormie. Je sentais que Bronte m'observait toujours.

- Les Invisibles, dis-je sans le regarder.

- Quel rapport ? demanda Bronte, perdu.

Je pris une grande rasade d'air pour faire face au Conseiller.

- Les Invisibles avaient enlevé Olana.

Je vis le visage de Bronte passer par toutes les couleurs de l'Arc-en-Ciel avant de se fixer sur le blanc. Il baissa les yeux, ouvrit la bouche... Et s'effondra.

Je le soulevai par télékinésie et l'allongeai sur une causeuse qui était présente dans la pièce (NDA : pour ceux qui ne connaissent pas, une causeuse est un petit canapé). Je décidai ensuite de partir : je n'avais plus rien à faire ici.

Je levai mon cristal de saut... et me rendis compte que la blessée n'était plus là. Me souvenant de ce que l'on m'avait dit sur l'évaporation totale, je commençais à paniquer. Puis j'entendis une musique provenant de l'étage supérieur. Ce fut plus fort que moi : j'allai voir. Je grimpai les escaliers. La musique se rapprochait. C'était du piano. Un piano dans le monde des elfes ? Dans la tour de Bronte ???. Puis je reconnus le morceau, c'était une version simplifiée de La Dispute de Yann Tiersen. Elle était jouée dans le film Amélie Poulain. Ma mère humaine était fan de ce film et je connaissais toutes les musiques par cœur. J'entrai dans une salle... et manquai me décrocher la mâchoire. Cette salle était un paradis pour musicien ! Un violon était posé sur une batterie. Un accordéon traînait dans un coin en compagnie d'un saxophone. Une guitare acoustique côtoyait harmonicas et flûtes. Le piano était au fond de la salle. Je restai à l'entrée tandis que le morceau prenait un tour plus rapide.

Je me revis à sept ans, regardant ma mère humaine danser et se repasser le morceau en boucle. Mon père, énervé, prenait la télévision et mettait une chaîne de foot. Petite dispute amicale.

Le piano sonna les dernières notes, puis se tut. Une elfe se leva du tabouret. C'était l'évaporée ! Qui n'était plus évaporée d'ailleurs. Olana ressemblait beaucoup à Oralie. Elle possédait la même forme d'yeux, la même bouche, le même nez. ses cheveux, châtains au lieu de blonds, descendaient jusqu'au bas de son dos. Son regard accrocha le mien. Olana haussa les sourcils.

- Projet Colibri ?

Je hochai la tête.

- Je m'appelle Sophie Foster.

Quelque chose était différent chez cette elfe, mais quoi ? Soudain je compris. Ses yeux ! Si l'un d'entre eux était du même bleu que celui d'Oralie, l'autre était du plus sombre indigo, presque noir. Ma surprise dut s'afficher sur mon visage, car Olana sourit et m'expliqua :

- Même si les yeux dépareillés sont rares chez les elfes, ils existent ! J'ai pris un oeil de mon père et un oeil de ma mère. Et toi, sourit-elle, tu dois être ma nièce.

Choquée, je la dévisageai. Comment avait-elle deviné ?

- Oh, je t'en prie ! rit-elle. Tu es le portrait craché d'Oralie. Elle était exactement comme toi quand elle était adolescente.

Je hochai la tête, pensive.

- Mais comment vous êtes-vous remise si vite ?

- Alors déjà tu me tutoies, nous sommes de la même famille. Et pour répondre à ta question, tu as dû remarquer que notre monde regorge de pierres précieuses et de métaux ! La tour de Bronte est en argent. Il m'a suffi de rentrer en contact avec quelques heures pour être tout à fait remise.

- Mon amie est Hydrokinésiste et elle ne se soigne pas en touchant l’eau !

- A-t-elle tenté de fusionner avec l’eau ?

- Euh... pas que je sache.

- Ceci explique cela ! J’ai médité pendant des heures et des heures et des heures et des heures pour me rapprocher au maximum de mon élément. J’en ai acquis une puissance d’autant plus immense qu’il y a de la pierre partout dans le monde, et j’ai toujours au moins une pierre précieuse sur moi en cas de besoin.

- Mais... comment une pierre peut-elle soigner ?

- Tu as sûrement déjà entendu parler de médecins humains qui prescrivaient certaines pierres pour aider leurs patients à se soulager de différents maux ?

Sophie hocha la tête. Cela lui disait en effet quelque chose.

- J’ai voulu vérifier si cette médecine était efficace. J’ai découvert que même si les pierres n’ont pas de pouvoirs magiques, elles peuvent stocker de l’énergie, sous certaines conditions. Par exemple, développa Olana en voyant l’air perplexe de sa nièce, une améthyste peut stocker une grande réserve d’énergie, à condition qu’on l’expose à la pleine lune. Une émeraude ne peut se recharger que si le Soleil est dans la constellation du Verseau, et cætera. Tu vois ?

Sophie buvait les paroles de sa tante, les yeux écarquillés. Comment de telles subtilités avaient-elles pu passer inaperçues ?

- Quelle est la pierre la plus simple à recharger ? demanda-t-elle.

- L’opale, assurément. Elle a simplement besoin de soleil. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui font que je l’avais choisie en diadème.

Sophie prit une grande inspiration.

- Saviez-vous... sais-tu que tu es un Secret Oublié ?

Olana sourit.

- Évidemment que je le savais ! Je ne suis oubliée que de la mémoire des Conseillers, mais... Bronte s’est réveillé.

- Comment le savez-vous ?

- L’argent, ma chère Sophie, l’argent ! Je sais tout ce qui se passe dans cette tour. Allez, file maintenant. Je dois parler avec mon vieil ami...

Chapitre 7[]

PDV Olana[]

Je regardai tendrement ma nièce lever son cristal de foyer vers la lumière. Je posai une dernière question :

- Où habites-tu ?

- À Havenfield !

- Parfait. Je passerai te voir un de ces jours, si tu le veux bien.

Sophie acquiesça en souriant avant de disparaître. Mon sourire s’évanouit. La prochaine conversation risquait d’être bien moins agréable... J’entendais Bronte se casser la voix à m’appeler. Il devait croire que je m’étais totalement évaporée... Je pris une grande inspiration et descendis silencieusement les escaliers. Je m’arrêtais à l’entrée de la pièce. Bronte me tournait le dos. Je souris. Ses oreilles étaient encore plus pointues qu’avant ! Ses épaules tremblaient. Il fit volte-face. Son regard rencontra le mien et il se figea.

Quelques mètres nous séparaient. Les larmes dévalaient ses joues tandis que nous nous observions en chiens de faïence. J’esquissai quelque chose à mi-chemin entre sourire et grimace. Puis je posai la question la plus stupide du monde :

- Ça va ?

Il cligna des yeux.

- Ça ira mieux une fois que tu m’auras expliqué comment tu t’es rétablie aussi vite !

- Les métaux. Ta tour en est remplie.

Bronte cilla. Il se passa la main sur les yeux et s’excusa :

- Pardon pour mon débordement émotionnel, mais je ne pensais pas te revoir un jour. Quand tu as disparu...

Sa voix se brisa. Je me rapprochai de lui et posai une main sur son épaule. Il inspira profondément.

- Ce fut le moment le plus difficile pour nous. Terik, Kenric, Oralie et moi t’avons cherchée pendant des siècles, en vain. Et ce matin, tu es apparue comme par enchantement à l’entrée de ma tour, à moitié évaporée. Je ne sais pas trop ce que je dois penser de tout ça...

Il me regarda. J’évitai son regard.

- Que s’est-il passé, Olana ?

- Mieux vaut réunir le Conseil. Je ne pourrai raconter qu’une fois.

- Entendu, dit-il avec un petit sourire. Ta sœur va être folle de joie !

Je m’esclaffai doucement.

PDV Bronte[]

Quelques heures plus tard...

Je faisais face au Conseil dans son entier. Olana attendait derrière la porte de la salle de réunion. Emery et tous les autres attendaient que je parle. Mal à l’aise, je triturai un bord de ma cape argentée, m’éclaircis la gorge et commençai.

- Je vous ai réunis ici pour vous présenter, ou plutôt vous faire revoir quelqu’ un. Vous la connaissez, cette personne, vous la connaissez même très bien, elle vient de se remettre d’une évaporation, c’est pourquoi je vais vous demander de ne pas trop la brusquer.

Je jetai un regard à Oralie qui était intriguée. Puis je me tournai vers la porte. Mon cœur battait à dix mille à l’heure.

- Tu peux entrer.

PDV Olana[]

Je levai les yeux au ciel en entendant Bronte demander aux autres de me ménager. Je ne suis tout de même pas une poupée de cire ! Je m’accordai quelques secondes. Dans la chambre que j’occupais autrefois lorsque je rendais visite à Bronte, j’avais trouvé une combinaison moulante noire et argentée - le genre de choses que j’évitais habituellement. Mais mieux valait ça que mes guenilles de prisonnière ! La boule au ventre, je poussai la porte et entrai.

PDV Terik[]

Quelques secondes s'écoulèrent après l'appel de l'Ancien. Quelqu'un que nous connaissions ? Mais qui connaissions-nous qui avait disparu ? Et pourquoi Bronte avait-il regardé Oralie ?

La porte s'ouvrit. Une silhouette familière pénétra dans les pièce. Je retins mon souffle. Mon cerveau ne parvenait pas à traiter ce qu'il voyait. Mais lorsque mon regard fut accroché par une paire d'yeux dépareillés, je dus me rendre à l'évidence.

Olana était revenue.

À côté de moi, Oralie hurla.

PDV Olana[]

J'avais imaginé bien des versions de ces retrouvailles avec mes amis et ma sœur. Jamais, pourtant, je ne me serais attendue à me faire renverser par un bolide en froufrous roses. Oralie m'enlaça en pleurant. Je la serrai contre moi. Nous restâmes comme ça pendant de longues minutes. Puis je soufflai :

- Oralie... tu m'étrangles...

Elle me relâcha immédiatement, tremblante, les yeux rouges et bouffis.

- Alors... tu n'étais pas morte ?

C'est Terik qui a posé cette question. J'esquisse un sourire ironique.

- Si, en fait ce que vous voyez c'est mon fantôme qui revenu sur Terre... Franchement, j'ai l'air morte ? ajoutai-je plus sérieusement.

- Que t'est-il arrivé, dans ce cas ? Pourquoi tu as disparu pendant des siècles sans laisser de traces, pourquoi tu nous a abandonnés, pourquoi tu m'as abandonnée, moi ? cria Oralie avant de fondre à nouveau en larmes.

- Tu sais petite sœur, les Invisibles ne m'ont pas tellement laissé le choix quand ils m'ont enlevée dans ma propre tour...

Stupeur générale.

- Les Invisibles existaient déjà à cette époque ? demanda Liora, sourcils froncés.

- Les prémices de l'organisation, oui, répondis-je.

- Tu veux nous en parler ? demanda gentiment Terik.

- Je DOIS vous en parler ! J'ai appris beaucoup ces derniers temps. Par exemple, je peux vous dire que les Invisibles prévoient d'attaquer Éternalia dans deux-trois jours. Ils comptent frapper un grand coup, effrayer la population et repartir comme ils étaient venus en ayant détruit quelques châteaux de cristal. Mais je peux vous dire aussi qu'ils arriveront environ un kilomètre au nord-est du château de Zarina...

Aussitôt, ce fut l'effervescence. Les gobelins organisèrent des patrouilles à l'endroit indiqué. Je leur recommandai de faire preuve de prudence et de discrétion.

- Je peux vous dire aussi que Fintan est complètement fou.

- Ça ne nous apprend rien... commenta Bronte.

- Si je te dis : il a juré de renverser le Conseil, d'instaurer la tyrannie et d'exécuter les rebelles avant de lancer l'assaut sur les humains, de prendre le contrôle de la planète, de la mettre à feu et à sang puis de regarder le carnage en ricanant, bien à l'abri dans son château, ça t'apprend quelque chose ?

Là, je leur en ai bouché un coin. Ils me dévisagèrent tous, estomaqués. Enfin... presque tous. Bronte garda les yeux fixés au sol. Je n'avais pas besoin d'être Télépathe pour savoir qu'il repensait à tous les moments passés avec son ancien ami...

- Oh, et j'ai une nouvelle.

Je m'arrêtai là. Comment allaient-il réagir ? Ce que je m'apprêtai à leur annoncer dépassait leur imagination.

- Une bonne ou une mauvaise nouvelle ? me relança Darek.

- Ça dépend, fis-je, l'estomac noué, incapable de prononcer le moindre mot supplémentaire.

Oralie, ayant senti mon trouble (fichus Empathes !!!), me serra discrètement la main. Ce fut elle, et elle seule, qui me donna le courage de poursuivre.

- C'est une bonne nouvelle si on considère que Kenric n'est pas mort et une mauvaise nouvelle si on considère qu'il est prisonnier des Invisibles.

Chapitre 8[]

PDV Bronte[]

Mon esprit bouillonnait de la nouvelle que je venais d'apprendre. Si Kenric était vivant... si nous pouvions le récupérer...

- Il faut aller le chercher, dis-je.

- Je savais que je pouvais compter sur toi, Bronte, fit Olana.

Oralie signala :

- J'en suis !

- Moi aussi, ajouta Terik.

- Il est vrai que Kenric serait un atout non négligeable dans les luttes à venir, approuva Emery.

- Mais même s'il n'en était pas un, il faudrait aller le chercher quand même, on ne peut pas le laisser prisonnier des Invisibles ! explosa Olana.

Et disant ça, elle se tournait et dégrafait le haut de sa combinaison, nous laissant voir sur son dos une série de cicatrices, dont certaines semblaient à peine refermées. La voix tremblante de colère, elle nous expliqua :

- Fintan ! Lady Gisela ! Ce sont ces animaux qui m'ont fait ça ! Je refusais de leur communiquer des informations sur le Conseil : voilà comment ils m'ont punie ! Et ce sera pire encore pour Kenric, maintenant que je me suis échappée ! Ils le harcèleront jour et nuit, sans répit, pour tenter de lui extorquer le lieu où je me trouve, ils le tortureront physiquement et mentalement, et tout cela sans aucun remord, car ces rebelles sont complètement fous !!!

Se rhabillant, elle conclut d'un ton plus calme :

- Voilà pourquoi il faut aller le chercher. Aucun elfe doué de raison et de sentiments ne laisserait un être vivant livré à ce sort, pas vrai ?

PDV Olana[]

Je croyais leur en avoir bouché un coin tout à l'heure, ce n'était rien à côté de maintenant. Le Conseil, horrifié, me dévisagea si fixement que je commençais même à me sentir gênée. Oralie me pressait si fort la main que je n'avais plus aucune sensibilité dans les doigts. Je les bougeai légèrement. Loin de desserrer son étreinte, elle me serra plus vigoureusement encore. Je me résignai à souffrir.

- Tu as raison.

C'était à peine un murmure, mais ce dernier résonna dans toute la salle.

- Si ils font ça... à tous leurs prisonniers... continua Terik.

- C'est le cas, le coupais-je.

- Alors il faut les sauver.

Je l'interrompis :

- Les ? Les autres prisonniers sont tous morts, Terik. La faim et la chaleur ont achevé ce que les blessures avaient commencé.

Il pâlit.

- Dans ce cas... qu'est-ce qui te permet d'affirmer que Kenric est vivant, maintenant ?

- Simple ! répondis-je. C'est le prisonnier le plus important qu'ils aient jamais eu. Sa capture est relativement récente et il peut encore fournir quelques informations sur le Conseil. Ils ne prendront jamais le risque de le voir mourir.

- Et... risqua Bronte.

- Oui ?

- Comment as-tu fait pour rester vivante ?

Je le dévisageai fixement, usant de mon regard le plus glacial. Il baissa les yeux au bout de quelques secondes.

- Un jour, si tu veux, je te raconterai. Mais le sujet de cette discussion est Kenric. (NDA : je raconterai cette histoire dans une nouvelle bonus que j'écrirai quand j'aurais fini cette fanfic-ci)

- Il faut réunir de toute urgence la Brigade Intrépide ! s'exclama Emery.

- La quoi ? fis-je, perplexe.

- Ah oui, c'est vrai que tu n'es pas au courant...

Oralie m'expliqua les événements de ces dernières années, de l'arrivée de Sophie dans ce monde jusqu'à la création de la Brigade Intrépide. Pendant ce temps, les autres membres du Conseil s'agitaient en tout sens, parlant dans des transmetteurs et s'organisant pour un rendez-vous rapide avec la Brigade Intrépide. D'un rapide coup d’œil, je vérifiais que personne ne pouvait nous entendre et chuchotai :

- Il faudra aussi qu'on parle de ta fille.

Surprise, Oralie eut un sourire tendu.

- D'accord... mais plus tard.

- Je note que tu n'as même pas tenté de nier.

- Je sais très bien que je ne peux rien cacher à ma grande sœur !

- C'est bien, tu progresses ! commentais-je, mes lèvres étirées en un demi-sourire ironique.

Elle me rendit mon sourire.

Puis nous sautâmes rejoindre la Brigade Intrépide.

Chapitre 9[]

Le Conseil prit immédiatement place sur ses trônes. Je restai debout derrière celui d'Oralie. Bronte se leva à demi, m'offrant son siège. J'esquissai l'ombre d'un sourire en secouant la tête. Il se rassit. Je regardai ma peau, parée d'une belle aura de toutes les couleurs du prisme. La voix d'Emery m'emplit l'esprit et je sursautai violemment.

"Emery, je t'ai déjà demandé de me prévenir avant de faire ça !!", lui reprochais-je la main sur le cœur, tentant d'en contenir les battements affolés tout l'incendiant du regard.

"Pardon !"

"Et que me vaut cette visite éclair dans ma tête ?"

"Tu sais que le Conseil aime le spectacle..."

"Va droit au but, Emery !"

"Peux-tu aller dans le couloir et nous rejoindre quand je t'appellerai ? Ce sera par télépathie."

"Un peu de théâtre ? Je ne suis pas contre", fis-je en gagnant l'obscurité du couloir.

PDV Sophie[]

Pourquoi, pourquoi, pourquoi la Brigade avait-elle été convoquée ??? Bon, tout n'était peut-être pas si mal : elle éviterait au moins la virée shopping avec Linh et Biana. Nous rentrâmes dans la salle de réunion. Comme d'habitude, mon aura rouge vint m'envelopper. Mes compagnons se trouvèrent eux aussi colorés de couleurs différentes. Quant à moi, je ne me faisais toujours pas à l'idée que mon Instillation était plus puissante que ma Télépathie. J’étais quand même la seule elfe pouvant transmettre du bout du monde ! Mais aussi la seule à pouvoir instiller des émotions positives, me souffla une petite voix.

- Brigade Intrépide, lança Emery. L’heure est grave. Les Invisibles sont de plus en plus audacieux. Il y a quelques jours, ils ont lancé une opération terroriste sur Éternalia.

- Pourquoi le peuple n’est-il pas au courant ? s’exclama Stina avec indignation. Et pourquoi la cité n’est-elle pas en pleine reconstruction ?

- Nous avons jugé inutile de prévenir les citoyens car cette attaque a été stoppée dès que les Invisibles sont arrivés.

- Et qui est l’heureux élu qui a manifesté un don divinatoire ? demanda ironiquement Dex.

- Cela n’a rien à voir avec de la divination ! La personne ayant pu nous fournir ces précieux renseignements arrive tout droit des cachots des Invisibles.

On aurait entendu une mouche voler dans la salle. Je savais de qui Emery voulait parler.

Une ombre apparut dans le couloir. Elle avançait, plus proche. Plus proche. Plus proche. Jusqu'à ce que ses contours de dessinent nettement dans l'éclairage tamisé. Olana s'avança dans la salle. Elle me fit un clin d'oeil discret. Je lui souris. Sa voix suave et musicale résonna dans toute la pièce.

- Voici donc la Brigade Intrépide ?

- En effet, répondit Emery. Je te présente Sophie Foster, fille de...

- Grady et Edaline Ruewen, complétai-je.

- Ainsi que Wylie Endal, fils de Cyrah et Prentice Endal, Biana Vacker, fille de Alden et Della Vacker, Stina Heks, fille de Timkin et Vika Heks, et enfin Dex Dizznee, fils de Kesler et Juline Dizznee.

- Une Instillatrice, une Éclipseuse, une Empathe, un Flasheur et un Technopathe ! Je suis ravie de faire votre connaissance. Nous vous avons réunis ici pour organiser une mission de sauvetage.

- Une mission pour qui ? m'inquiétai-je.

- Kenric.

Mon cerveau ne pouvant assimiler l'information, je m'évanouis.

<e>***</e>

Nous avons longtemps discuté. Établissant des stratégies que nous jetions aussitôt, car trop complexes ou risquées (NDA : je ne cite pas les stratégies car ça ne servirait strictement à rien, ils ne vont pas les faire ! Et en plus j'ai la flemme). Un plan commençait à se former dans ma tête. Mais pour cela, il faudrait que je parle avec Olana. J'ouvris donc mon esprit à ses pensées.

Puis- je te parler ?

Elle me fit signe de venir et nous disparûmes dans l'obscurité du couloir.

Une fois seule à seule, ma tante se retourna vers moi en fronçant les sourcils.

- Une petite chose à mettre au point : je déteste qu’on s’infiltre dans ma tête sans ma permission.

- Excuse-moi, je voulais juste te parler en tête à tête.

- Alors parle !

- J’ai trouvé un plan : l’élément de surprise.

- Continue, fit-elle.

- J’ai une amie Psionipathe qui nous sera sans doute d’un grand secours. Un Empathe qui sait manier les étoiles gobelines. Et une paire de jumeaux Ténébreux et Hydrokinésiste très puissants, les jumeaux Song…

- Je vois... mais j'ai l'impression que tu me caches quelque chose.

- J’ai une autre amie extrêmement puissante, mais elle a une peur bleue du Conseil…

Ma voix mourut sur mes lèvres.

- Laisse-moi deviner, elle est Pyrokinésiste.

- Oui… et je viens de trahir sa confiance. Elle m’avait fait promettre de ne jamais en parler au Conseil !

- Ça tombe bien, je n’en suis plus ! De plus, je ne connais pas son nom, tu ne l’as donc pas trahie. Pour tout te dire, j’avais moi aussi songé à l’élément de surprise, je cherchais un moyen d’y faire allusion dans la conversation. Mais l’allié auquel j’avais pensé n’est pas elfe.

- Trolle ? Gobeline ? Naine ?

- Non.

- Gnome ? Ogre ? fis-je avec une pointe d’appréhension.

- Non ! Ne cherche pas, tu ne trouveras pas, rétorqua-t-elle, un sourire satisfait aux lèvres. Je te laisse appeler ton amie, maintenant.

- J’espère qu’elle ne refusera pas…

- Si elle préfère garder l’anonymat, je ne vois aucune raison de l’en empêcher. Allez, pendant que tu essaie de la convaincre, je vais essayer de faire un petit discours pour les encourager à réfléchir au bannissement de la pyrokinésie. Cette décision n’a apporté que des ennuis. Il est grand temps d’y remédier. Et quelle que soit sa décision, communique-la moi télépathiquement.

Je m’éloignai dans le couloir et sortis mon transmetteur.

PDV Olana[]

Je revins dans la salle. Tout le monde débattait toujours. Ils firent silence à mon arrivée.

- Je me posais une question, déclarais-je à voix basse. Qui a fondé les Invisibles ?

- Je n’en sais rien, répondit Bronte, surpris, mais je pense que toi, tu connais la réponse.

- En effet. La personne ayant fondé cette organisation s’appelle Fintan. Et vous savez pourquoi il l’a fondée ? Parce qu’à l’origine, il voulait simplement que les Pyrokinésistes soient rétablis. Il se disait « Pourquoi ne puis-je pas me servir de mon pouvoir ? Après tout, si on considère que tout être vivant est là pour une bonne raison, pourquoi n’en serait-il pas de même pour nos talents, encodés dans nos gènes ? »

Tout le monde réfléchissait à ce que je venais de dire. Rassurée de voir qu’ils m’écoutaient, je continuai :

- Voilà l’une des plus grosses erreurs que nous ayons jamais commises. Nous n’avons pas considéré la pyrokinésie comme un talent. Mais comme une malédiction. Durant ma captivité, j’ai entendu dire qu’une jeune fille avait inondé l’Atlantide par ses talents d’Hydrokinésiste.

- Linh, laissa échapper Wylie.

- Peut-être. Pourquoi n’avez-vous pas banni l’Hydrokinésie ?

- Ce n’est pas la même chose… commença Emery.

- C’est exactement la même chose.

- Pourquoi nous dis-tu ça ? Tu en connais un ?

- Je connais Brant, je connais Fintan. Ça me suffit.

- Tu sais très bien ce que je veux dire !

- Non, je ne connais pas d’autre Pyrokinésiste.

- En revanche, poursuivit Sophie en entrant dans la pièce, il se pourrait que moi j’en connaisse un, et qu’il soit de notre côté.

Aussitôt, un « QUOI ????!!!!!!!!!!!! » indigné retentit. Sophie rentra la tête dans les épaules en grimaçant.

- Ouijesaisdésoléemaiselleainsistépourquejen’enparleàpersonneetjeluifaisconfianceelleatravaillétellementdurpourmaîtriserson pouvoir !!!!!!!!!!! s’exclama-t-elle rapidement.

- Pardon, mademoiselle Foster, nous n’avons pas compris ce que vous venez de dire, commenta Bronte.

- Oui, je sais, désolée, mais elle a insisté pour que je n’en parle à personne, et je lui fais confiance, elle a travaillé tellement dur pour maîtriser son pouvoir, répéta ma nièce.

- Vous vous portez garante de cette Pyrokinésiste ? demanda Emery, méfiant.

- Oui.

Un tout petit mot, aux implications démesurées.

- Elle a accepté de venir nous aider à libérer Kenric, si nous avions besoin de son aide. Elle est prête à vous faire face. Elle en a assez de se cacher.

- Comment s’appelle-t-elle ? fit Oralie de sa voix douce.

- Elle préférera vous le dire elle-même. Je vais la chercher ?

- Oui, mademoiselle Foster.

Quelques minutes plus tard, elle revint en compagnie d’une jeune fille blonde, avec des tresses minuscules et des yeux bleu glacier. Cette dernière, intimidée, scruta la salle et prit la parole.

- Bonjour, je m’appelle Marella, je suis une Pyrokinésiste non répertoriée, et je vous demande de ne pas avoir peur de moi parce que je ne suis pas comme Brant ou Fintan, débita-t-elle d’une traite.

- D’accord, mais par mesure de sécurité, et pour les rassurer, je vais te demander de mettre ces gants, fis-je en lui donnant des gants dorés.

- Qu’est-ce que c’est ?

- De la luménite, c’est simplement une précaution au cas où tu perdrais le contrôle de ton talent.

Elle batailla un moment avant de s’écrier :

- Ils sont beaucoup trop courts !

- Donne-moi ta main.

J’agrandis les gants à sa taille. Le doré lui allait très bien, il était assorti à ses cheveux. Emery prit la parole.

- Es-tu sûre que ces petits gants suffiront pour nous protéger ?

- La luménite ne brûle pas, Emery. Ne t'inquiète pas, jeune fille, repris-je en me tournant vers elle. C'est simplement une précaution.

- Je comprends parfaitement. Les Pyrokinésistes n'ont pas une excellente réputation, malheureusement.

- À vrai dire, je connais quelqu'un avec qui tu pourrais bien t'entendre, fis-je avec un demi-sourire.

- Et ça veut dire quoi, ça ? demanda Emery d'un air inquiet.

- Ça veut dire que je connais quelqu'un avec qui elle pourrait bien s'entendre.

- Olana... ne me dis pas que... demanda Oralie, voyant petit à petit où sa sœur voulait en venir.

- Je dis exactement ce que tu penses que je dis, petite sœur.

Oralie sourit.

- T'es un génie, rétorqua-t-elle avec un grand sourire.

- EST-CE QUE VOUS POUVEZ NOUS EXPLIQUER DE QUOI VOUS PARLEZ ??????? hurla Emery.

- Arrête de crier ! le rabroua Olana.

Oralie sortit un cristal bleu de sa poche et le brandit à la lumière.

- Venez, les invita-t-elle.

Sophie hésita un instant et prit la main de sa mère. Les autres membres de la Brigade les rejoignirent. J'ajoutai moi aussi un maillon à la chaîne. Bronte et Terik s'ajoutèrent eux aussi à la file. Les autres membres du Conseil restèrent sur leurs trônes.

- Vous venez ou pas ? les apostropha Olana.

Méfiants, Liora, Darek, Alina et le reste du Conseil nous prirent la main, et nous entrâmes dans la lumière.

Chapitre 10[]

PDV Oralie[]

Le mont Fuji nous dominait. Son sommet enneigé étincelait au soleil japonais. Autour de moi, le Conseil tournait sur lui-même, tentant de se repérer.

- Et nous sommes...? fit Terik.

- Au mont Fuji, au Japon, répondit Sophie à ma place.

Elle se tourna vers moi. Ses yeux brillaient d'excitation.

- J'ai toujours voulu y aller !

- Eh bien t'y voilà, remarqua Olana.

Lui prenant la main, je sentis son excitation, mêlée de joie et d'amour.

- Allons-y ! s'exclama-t-elle.

- Aller où ? s'opposa vivement Emery.

- Fais-nous confiance. Nous allons chercher de l'aide, lui dis-je d'un ton apaisant.

Emery et Alina grommelèrent, mais finirent par nous emboîter le pas. L'ascension dura environ une heure, entrecoupée de "On arrive bientôt ?", de "C'est long l'ascension là !", de "J'ai mal aux pieds !", ainsi que de divers grognements et soupirs. Olana avançait en tête, infatigable. Je souris en pensant à la joie qui allait remplir son compagnon. Au même moment, Olana se tourna vers nous et dit :

- Bon ! J'en ai assez de vous attendre. On se voit en haut.

Et elle partit en courant le long du sentier. Je secouai la tête, incrédule. Puis je lévitai tranquillement pour la rejoindre.

- Tu peux aussi faire ça, lui lançai-je.

- Tu sais très bien que je suis nulle pour la lévitation, me cria-t-elle avec un grand sourire.

- C'est bien pour ça que je te la propose ! Attends, j'ai une idée, fis-je d'un oeil malicieux.

- C'est-à-dire ? s'inquiéta mon aînée, avant de glapir lorsque je la catapultai dans les airs.

- LA TÉLÉKINÉSIE !!!!!!!! hurlais-je.

Ses cris perçants retentirent. Ma sœur avait une peur panique du vol. Elle vociféra :

- ORALIE !!!!!!!!!!!!!!!!! JE VAIS TE TUEEEEEEEEEEEEEEER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Aussitôt, un rugissement assourdissant me vrilla les tympans. Un énorme dragon violet jaillit à même la montagne. Je relâchais ma sœur. Olana effectua une pirouette parfaite et se réceptionna sur le dos de la créature. Cette dernière, hurlant de joie, l’emmena haut dans les cieux. J’entendais le rire de ma sœur. Pour la première fois depuis qu’Olana avait disparu, je m’autorisai à relâcher la pression. J’étais heureuse, tout simplement.

PDV Bronte[]

Qu’est-ce que c’était que cette histoire ??? Olana la revenante, et maintenant un dragon ? Oh, mon amie allait avoir de sérieuses explications à donner...

PDV Terik[]

Ah, ben, d’accord. Voilà la seule phrase qui me venait quand je voyais Olana et le dragon pirouetter ensemble comme s’ils avaient fait ça toute leur vie. Oralie, loin devant nous, hurla à son tour. Un autre dragon plus massif de couleur rose jaillit à son tour du flanc de la montagne. J’écarquillai les yeux. Ah ben d’accord !

PDV Oralie[]

Je levai la main vers ma consacrée, qui se baissa afin que mes doigts effleurent la fourrure de son ventre. Ronronnante, elle atterrit juste derrière moi et me renversa amicalement. Je lui chatouillai le menton et la bestiole ronronna de plus belle. Je profitai de sa distraction pour me dégager et bondir sur son dos d’un mouvement leste. Elle déploya deux grandes ailes de chauve-souris et rejoignit son congénère dans les cieux. Puis je lui dis mentalement de retourner vers ma fille, ses amis et le Conseil, qui attendaient un peu plus bas.

PDV Sophie[]

Je vis le dragon rose faire un piqué puis bifurquer dans notre direction. Il atterrit juste en face de nous. Oralie, plus rayonnante que je ne l’avais jamais vue, bondit de son dos comme un chat et fit :

- Conseil, Brigade Intrépide, je vous présente Crépuscule, ma consacrée.

J’examinai attentivement Crépuscule. La dragonne, majoritairement rose, pâlissait vers le ventre et l’intérieur des pattes jusqu’à devenir presque blanche. Sur son dos au contraire, la couleur fonçait jusqu’à devenir rouge sur la colonne vertébrale. L’encolure garnie de piquants, des dents blanches et tranchantes, des yeux fuchsia de chat qui ne cillaient jamais... la créature était l’image même de la férocité. En regardant la queue, je vis que Crépuscule avait... le bout de la queue enflammé ???? Soudain, j’entendis une voix douce et vibrante, ronronnante. À la surprise qui se peignit sur tous les visages, je sus que je n’étais pas folle. Il y avait bien une voix !

« Bienvenue, amis d’Oralie !» disait la voix. Je compris que Crépuscule nous parlait !

- Heu que que quoi ????? bégaya Alina.

Immédiatement, la dragonne tourna la tête vers elle. Elle plissa les yeux et frappa de la patte.

« Complot et trahison... celle-là est corrompue ! » rugit-elle.

- Quoi, mais n’importe quoi, s’exclama Emery, Alina n’a jamais... attendez.

Il se tourna vers la Conseillère.

- Le roi Enki, murmura-t-il. C’était toi ? Tu l’as enjôlé pour qu’il se range à la cause des Invisibles ? C’est pour ça que nos ennemis étaient au courant de tous nos plans ? S’il te plaît, dis-moi que ce n’est pas à cause de toi...

Alina se redressa et tapota sa chevelure noire.

- À vrai dire, je suis surprise que vous ne l’ayez pas deviné plus tôt.

- Non ! hurla Noland.

Darek et Terik durent le ceinturer pour le retenir. Avec un sourire suffisant, la traîtresse se redressa et nous toisa. Crépuscule, yeux plissés et pupilles dilatées, fouettait l’air de sa queue. Pourtant, elle n’attaquait pas. Olana et son dragon, intrigués par la tension ambiante, nous rejoignirent. La créature violette se rendit immédiatement compte de la situation et rugit furieusement. Olana sauta à bas de son « consacré » et nous détailla tous, s’arrêtant sur le spectacle de Terik et Darek qui retenaient Noland. Ce dernier se débattait, vociférait des injures jusqu’à ce que...

- Stop.

Noland se calma, comme engourdi.

- Tue la fille blonde, entonna Alina. Tue-les tous.

Enjôlé, Noland se tourna vers nous… et s’effondra, le corps secoué de spasmes, le visage crispé par la douleur. Terik l’assomma, profitant de sa vulnérabilité. Une à une, toutes les têtes se tournèrent vers Bronte, qui haletait légèrement.

- Mystère ? demanda Olana d’un ton plein de sous-entendus.

Le dragon violet se redressa de toute sa taille. Il toisa l’Enjôleuse, les yeux débordants de haine. Ses ailes frémirent, sa queue battit, il souffla par les naseaux. Puis une tornade se forma autour d’Alina, mais celle-ci, ayant anticipé l’attaque, sortit un éclaireur jaune pâle et disparut. Crépuscule rugit de dépit et cracha une gerbe de flammes sur l’endroit où se trouvait l’espionne il y a encore un instant. Puis elle se tourna vers moi.

« Tu es silencieuse, petite fille ».

- Comment ça ?

« Je n’entends rien venant de toi »

- Vous voulez dire que vous ne pouvez pas pénétrer mes pensées ? C’est normal. Quelqu’un a fait des modifications génétiques sur moi pour que mon cerveau soit impénétrable.

La dragonne réfléchit. Elle se tourna vers son congénère. Puis elle étendit l’aile dans ma direction.

« Viens... »

- Euh… de quoi ?

- Elle veut que tu montes sur son dos, traduisit Oralie.

- Oh...

Olana nous rejoignit.

- Mystère me dit qu’il va y avoir de l’orage. Nous ferions mieux de nous mettre à l’abri.

- Quel orage ? s’étonna Emery.

Le ciel était en effet d’un bleu sans nuages.

- Il dit que l’air est lourd et chargé d’humidité. Nous ne devrions pas rester à découvert. Venez.

Olana sauta sur le dos de son ami. Crépuscule frissonna.

« De la pluie, très peu pour moi ! Qui veut rester au sec monte sur mon dos »

Marella bondit et s’installa gracieusement sur le cou de la bête, juste derrière Oralie qui était également montée sur sa consacrée. Je pris place à la suite de Marella. La dragonne était étonnamment confortable, c’était comme s’asseoir sur un lit garni de plumes avec radiateur intégré. Wylie et Biana embarquèrent à leur tour.

- Oh ! Elle est toute chaude ! s’exclama Biana.

- Je serais inquiète si elle était froide, c’est une dragonne de feu après tout, répondit Oralie.

Terik, Bronte, Dex et Olana embarquèrent sur Mystère. Stina et le reste du Conseil restèrent où ils étaient.

- Nous pouvons très bien finir de grimper tous seuls, déclara Emery.

« Passez-moi au moins l’assommé, vous n’allez pas vous coltiner ce poids inerte pendant toute l’ascension » rétorqua Mystère.

Darek hésita puis installa Noland avec précaution sur le dos du dragon violet. Je vis Bronte le saisir. Puis le Conseiller recula. Les deux créatures regardèrent les marcheurs pendant quelques secondes, au cas où quelqu’un changerait d’avis, puis décollèrent.

C’était une sensation fantastique. Le vent jouait avec mes cheveux, la pesanteur ne se faisait plus ressentir. Le trajet dura une poignée de secondes. Puis les dragons se posèrent devant une paroi de pierre apparemment impénétrable et la franchirent sans effort. J’eus cette sensation de passer sous un déluge de gravillons et devinai que c’était l’œuvre d’un Fluctuateur. Puis les dragons plongèrent en piqué. Terrifiée, je fermai les yeux et me raccrochai de toutes mes forces à Marella, qui n’en menait elle-même pas large. Crépuscule ouvrit brutalement les ailes et stoppa notre chute. Les deux dragons se posèrent en douceur.

J’étais au centre d’une immense grotte. Des nids immenses occupaient le quart de la cavité. Le reste de la caverne était recouvert de plantes, partout, à perte de vue. Des pommiers, des poiriers, des manguiers et autres fruitiers qui poussaient joyeusement, à l’abri des intempéries. Un feu chaleureux accueillait les visiteurs et la luménite était présente partout, éclairant l’antre dans ses moindres recoins. Le toit était soutenu par d’immenses colonnes de pierre. Ébahie, je tournai sur moi-même en murmurant :

- Mais comment…

- Bienvenue au centre du mont Fuji, annonça Oralie, et sa voix résonna sur les parois.

- Au.. centre du mont Fuji ? Mais comment avez-vous fait ça ?! questionna Terik.

- Mon cher, très cher Terik… aurais-tu oublié la nature de mon talent ? rappela Olana, jouant distraitement avec une liane de pierre.

Crépuscule se blottit dans l’un des nids en ronronnant bruyamment. Je pris le temps d’examiner plus attentivement Mystère. Ses yeux d’améthyste, en parfaite correspondance avec ses écailles, semblaient vous transpercer l’âme pour en extraire ses plus sombres secrets. Très délié, le dragon (ou la dragonne) faisait penser à l’image que l’on se ferait d’un dragon oriental. Ses deux grandes ailes couvertes de plumes étaient sagement repliées contre ses flancs. Sentant qu’on l’observait, il se tourna vers moi. Une question vint me titiller.

- Tu es un dragon ou une dragonne ?

Il prit le temps de la réflexion.

« C’est une excellente question à laquelle je ne puis répondre pour l’instant »

Voyant ma perplexité, il expliqua brièvement :

« Les dragons ne connaissent leur sexe qu’une fois leur stade final passé. Mais la croissance d’un dragon est une histoire longue et compliquée, si tu le veux bien, je développerai plus lorsque tout le monde sera là »

Je hochai la tête, perdue.

***

On entendait le tonnerre gronder à l’extérieur.

- Eh bien, gloussa Wylie, ils seront bien trempés quand ils arriveront !

- S’ils trouvent l’entrée, nuança Biana.

« Je vais les chercher » annonça Mystère. « Je suppose que tu ne viens pas, Crépuscule ? »

« Pour une fois, tu supposes bien » confirma la dragonne.

- Je viens, si tu m’acceptes, déclarai-je en regardant l’être fabuleux.

« Bien sûr que je t’accepte » ronronna le dragon.

Je grimpai sur Mystère. Ce n’était pas du tout comme sur Crépuscule. Lui semblait être perpétuellement entouré d’une brise légère qui s’infiltrait dans le cou et soulevait légèrement la chevelure. C’était étrange, mais pas désagréable.

Et nous sortîmes en pleine tempête. La pluie battante nous trempa immédiatement jusqu’aux os. Les éclairs jaillissaient de partout, dans un bruit de tonnerre assourdissant. Le vent violent nous glaça jusqu’à la moelle. Je me recroquevillai sur le dos de mon compagnon. Ce dernier semblait se diriger vers un point précis de la montagne. Plissant les yeux, je vis des personnes marchant, noyées sous des trombes d’eau glaciales. Mystère atterrit juste devant eux.

« Cet orage » lança Mystère à Emery.

- …

Emery était trop épuisé pour prendre la parole. Soudain, Zarina s’effondra, ne tenant plus debout. Je sautai aussitôt de Mystère.

- Montez ! Il va vous amener au chaud.

« Petite… je ne suis pas assez fort pour vous amener tous en une seule fois. L’un d’entre vous doit rester ici ».

- Emmène-les. Ils en ont besoin.

« Tu es sûre ? »

- Certaine. Tu ne les as pas vus ? Ils ne tiennent même plus debout ! Ramène-les, s’il te plaît.

Le dragon soupira. Puis il déploya ses ailes et s’envola, tanguant sous le poids de ses passagers. Je les suivis du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans la tempête. Je regrettais de m’être embarquée dans cette expédition. A cause de moi, Mystère allait devoir revenir. Je levai la tête vers le ciel. Les éclairs le traversaient de part en part, j’entendais le grondement assourdissant du firmament. La pluie ruisselait dans mon cou… Le vent violent soulevait mes cheveux… Il m’appelait.… Je levai les mains vers lui. Il obéit à mon ordre silencieux. Montant docilement vers les nuages noirs, il les chassa un par un, jusqu’à ce que ne reste plus là-haut que le soleil. Je tombai à terre, vidée de mon énergie. Je n’entendis même pas Mystère. Celui-ci m’attrapa dans une de ses pattes et me posa délicatement sur son dos. Je me laissai faire sans tentative de résistance. Je ne pouvais plus bouger le moindre muscle. Bercée par le battement d’aile régulier du dragon violet, je m’endormis.

Chapitre 11[]

Je me réveillai dans la caverne aux dragons. Constatant que je n’étais pas dans ma chambre, à Havenfield, je me redressai d’un bond, m’attirant un regard surpris de Mystère. Je vis aussitôt que ce dernier feignait l’indifférence, cependant je voyais ses muscles tendus. Il était prêt à bondir.

- Il y a un problème, Mystère ?

« Aucun »

- Tu as l’air tendu.

«Ce n’est rien, je t’assure »

Je remarquai que Mystère me fixait d’un air incertain. Comme s’il craignait que je lui fasse mal. Or comment pouvais-je infliger la moindre douleur à un être comme lui, pesant et mesurant cinq fois plus que moi, protégé par des crocs et des griffes tranchants et aussi durs que de l’acier ?

- Mystère, dis-moi ce qu’il se passe.

Cette tête de mule garda obstinément le silence. Je remarquai que plus personne ne bougeait. Tout le monde semblait comme… endormi. Par terre, immobiles, les yeux clos, ils… ne respiraient plus ?!!! Paniquée, je me levai d’un bond et courut jusqu’à Oralie.

- Oralie ! Oralie ! Réveille-toi ! Réveille-toi ! Oralie…

J’étais désespérée. Pourquoi ne respirait-elle pas ? Les larmes coulèrent sur mes joues et je hurlai de détresse. Le cri sortit tout seul :

- MAMAN !

Chapitre 12[]

PDV Bronte[]

Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’elle… Argh !! Je serrai les poings, visage crispé, yeux étroitement fermés, tentant de refouler mes émotions. J’avais filé en douce après que le corps de Sophie ait été découvert. Je ne pouvais pas rester. Pas après ce que j’avais fait.

Quant elle avait manifesté son don de Rafaleuse, elle était si puissante qu’elle avait figé tout l’air présent dans la grotte. Plus personne ne pouvait respirer. Les autres étaient tombés évanouis les uns après les autres. Ma capacité de contrôle de la respiration était la plus puissante de tous, et j’étais le seul à avoir eu la bonne idée de l’utiliser… Mystère et Crépuscule n’avaient pas été touchés non plus, grâce au contrôle de l’air de Mystère. Il avait créé une bulle protectrice autour de leurs naseaux, mais l’effort l’avait vidé de ses forces et il n’avait rien pu faire de plus. Et les deux dragons ne voulaient pas lui faire mal. J’avais donc assommé Sophie, profitant du fait qu’elle secouait Oralie, et elle était tombée à côté d’elle. Mais… quant elle avait chuté… sa tête avait heurté un rocher affleurant. L’air s’est remis à circuler. Mais la jeune fille… ne respirait plus…

Non. Ne pas se laisser briser. J’avais fait ce qu’il… ce qu’il… Argh… Non… Je… Rah ! Je sentais les fissures se former. Je luttai de toutes mes forces, mais je n’étais pas Télépathe. Juste Instillateur. J’avais simplement une volonté de plus en plus faible. Et le sang d’une innocente sur les mains… Cette pensée acheva de consumer mes résistances. La culpabilité m’écrasa. Je hurlai de douleur tandis que mon esprit se désintégrait en millions de fragments. Bronte n’était plus. Il ne restait que la douleur.

Pdv Mystère[]

Bronte était parti. Je l’avais vu s’éclipser. Rien d’étonnant. Il avait sûrement besoin de rester seul après avoir tué Sophie. Il n’y avait pas de quoi se prendre la tête, enfin ! J’éprouvais même une forme de respect envers lui. Je voulais le faire, je n’avais pas pu, la fille était trop… je ne savais pas. Crépuscule non plus n’avait pas eu le cœur de la neutraliser. Bronte, lui, avait eu ce cran. C’était… respectable. Voire admirable, pour un elfe. C’était aussi la seule solution. Elle allait tous nous tuer. Je ne dis pas que c’était bien. Seulement qu’il n’y avait pas le choix. Je soupirai. Cette gamine allait me manquer. Je n’eus pas le temps de m’abîmer davantage dans mes réflexions. Un cri d’agonie faible et lointain me fit dresser les oreilles. Je me ruai dehors et en cherchai la source. Je ne tardai pas à trouver Bronte, par terre, hurlant et gémissant, la peau livide, couvert de sueur. Je le secouai d’une patte, mais il ne réagit pas et continua d’agir comme un possédé. Inquiet, je le pris dans mes serres et retournai à la grotte. Je savais que quelque chose était arrivé à l’Ancien. Quelque chose de grave.


PDV Emery[]

Sophie était morte. Le sang coulait sur son visage. S’agissait-il d’un meurtre ? Mais, si oui… qui ? Les dragons ? C’était possible, mais pourquoi auraient-ils fait cela ? Les elfes ? Impossible. Aucun elfe ne peut tuer un autre être vivant sans en ressortir l’esprit brisé par la culpabilité. Une investigation mentale s’imposait. D’une part afin de savoir si quelqu’un avait été témoin de la scène, d’autre part pour connaître les opinions et l’état psychologique de mes congénères.


La plupart des Conseillers étaient dans mon état : tristes et perdus, cherchant une explication par tous les moyens. Aucun d’entre eux n’avaient vu la scène.


Oralie n’avait rien vu non plus. Elle… était bien évidemment effondrée. Pas étonnant, elle venait de perdre sa fille. Cela faisait plusieurs mois que je le savais. Elle ne faisait pas tant d’efforts pour le cacher, n’importe quel Télépathe le saurait s’il rentrait, mais aucun n’aurait eu la folie de s’aventurer dans l’esprit d’une Conseillère. Je n’en voulais pas à Oralie. Moi-même, je me demandais ce que ça faisait, d’être parent… mais je ne le saurais jamais. En devenant Conseiller, j’avais raté une partie de la vie. Je le savais quand j’ai accepté. Mais toujours, une part de moi se demandera… Ca fait quoi d’être papa ?


Je passai à Terik. Il avait dissimulé son visage, mais en me penchant d’un centimètre, je le vis. Ses joues luisantes et ses épaules tremblantes m’apprirent davantage encore que l’intérieur de son crâne. Il était désespéré, horrifié et ne savait absolument pas ce qui s’était passé. Je rentrai quand même dans son esprit. Dans sa tête, en boucle, défilaient tous ses souvenirs qui comportaient l’Instillatrice blonde. Son premier tribunal, le jour où elle avait mis du Grand Brasier en bouteille. Sa détermination lorsqu’elle avait exposé ses idées. Une phrase retint mon attention : « je préfère être punie pour avoir fait le bon choix que vivre avec la culpabilité de m’être trompée pour le restant de mes jours ». Cette phrase m’avait marqué sur le moment. Elle me marqua encore. Ce fut alors que je compris que quoi que le Conseil fasse, il n’égalerait jamais une personne déterminée et sincère comme Sophie Foster. Je compris que nous étions un ramassis de vieux bourbons désespérément accrochés aux anciennes traditions, tout simplement parce que nous n’avions pas suffisamment de volonté pour ouvrir les yeux et admettre que notre monde changeait. Je compris pourquoi le Cygne Noir et les Invisibles avaient été créés. Je compris que depuis qu’elle était apparue, et même bien avant, le Conseil avait commis beaucoup d’erreurs. La marginalisation des Sans-Talent. L’interdiction de la Pyrokinésie. Et tant d’autres. Je suffoquai sous le poids de la révélation. Nous aurons beaucoup d’erreurs à réparer. Je laissai Terik tranquille et passai à Olana.


Elle avait hermétiquement fermé son esprit. Je sentis une puissance non elfique à l’œuvre et devinai que Mystère la protégeait. En parlant du dragon… il s’en était allé deux minutes auparavant. Pourquoi, je ne savais pas, mais j’espérais qu’il reviendrait bientôt. Olana avait besoin de soutien. Ses mâchoires serrées et son cou crispé en disaient long. Elle se retenait de pleurer. Elle n’avait, je pense, aucune information sur le meurtre. Et je n’allais en aucun cas risquer sa colère et celle de son Lié en forçant ses barrières mentales.


(NDA : j’ai l’impression de jouer au Cluedo DXD)

Et Bronte ? Je le cherchai du coin de l’œil mais ne le vit pas. Rien d’étonnant. Je ne connaissais pas beaucoup l’Ancien, mais suffisamment pour savoir qu’il s’isolait lorsqu’il ressentait une quelconque émotion négative. Il réapparaîtrait bientôt. De toute manière je ne pouvais pas pénétrer dans son cerveau sans son autorisation, et j’étais certain qu’en ce moment même m’ouvrir son esprit ne figurait pas dans la liste de ses priorités. Il reviendrait quand il reviendrait.


Une vague de panique me submergea soudain. Comment allions-nous annoncer la nouvelle aux Cités Perdues ? A M. et Mme Vacker ? Aux jumeaux Song ? A M. Sencen ? Pire encore, à Grady et Edaline ? Le choc les tuerait. Mes jambes menacèrent de se dérober sous moi. Une main m’attrapa discrètement le bras. Je croisai le regard plein d’inquiétude de Noland ( NDA : AU FAIT !! J’ai oublié de vous prévenir, j’ai le 8.5 et Noland est remonté dans mon estime !!!!!!). Je lui fit un léger sourire de remerciement et me redressai. Il me lâcha et recula, mais je le sentais toujours près de moi. Je lui jetai un coup d’œil à la dérobée. Noland avait toujours été de bon conseil. Il n’était pas des plus âgés, mais il possédait une sagesse naturelle qui faisait de lui l’un des membres les plus écoutés, même s’il préférait que je transmette ses pensées, par peur de sa propre voix. Les inconvénients du talent de Vociférateur… Je fus interrompu dans mon vagabondage psychique par un battement d’aile bruyant et précipité. Mystère était de retour. Il se posa au milieu de la caverne et annonça :


Mauvaises nouvelles, pas pour aujourd’hui, mais… inévitables malheureusement.

Il ouvrit la patte. Bronte y était, livide, tremblant et gémissant. Nous écarquillâmes les yeux d’horreur. Terik fut le premier à s’approcher de lui. Il déchargea Mystère de l’Ancien et l’étendit sur le sol. Le Conseiller leva un regard angoissé vers moi et dit :


- Il est physiquement indemne… je ne comprends pas, a-t-il été attaqué ?


- J’aime bien le « physiquement », ironisa Olana.


Il y eut un échange de regards entre elle et son dragon, puis elle murmura :


- Pardon… je suis un peu sur les nerfs.


Et ça se comprenait. Je regardai les autres autour de moi. Ils semblaient choqués, terrifiés. Sauf deux. Les deux seuls non-elfes de cette grotte… Mystère et Crépuscule. Eux paraissaient honteux et semblaient avoir vu la scène. Je tentai de rentrer, en vain. Comme Olana, ils étaient bien protégés. Je lâchai un léger grognement de frustration.

- Dites, nous interrompit Biana. Si quelqu'un a quelque chose à se reprocher...

Elle regarda notamment les dragons. Comme quoi je n'étais pas le seul à avoir vu leurs têtes...

- Qu'il le dise immédiatement.

Elle avait toujours les yeux rougis par les larmes, mais elle s'était redressée et dégageait à cet instant plus de force qu'elle n'en avait montré auparavant.

- Tu accuses quelqu'un dans cette grotte ?

- De un, personne ne peut découvrir l'accès sans les dragons, donc oui. De deux, je suis la seule à avoir remarqué la tête desdits dragons ? De trois...

Elle indiqua Bronte d'un geste.

- Pas normal s'il est comme ça. A tous les coups il a des trucs à se reprocher.

- Tu crois que c'est lui qui l'a tuée ??

C'est plutôt lui qui vous a tous sauvés, fit savoir Mystère avant de nous raconter, enfin, l'intégralité de l'histoire.

PDV Olana[]

Bronte.

Avait.

Tué.

Sophie.

Pour.

Tous.

Nous.

Sauver.

Voilà tout ce qu'enregistra mon esprit sous le choc. Je me répétais que ce n'était pas possible, que jamais il n'aurait fait ça... mais son état de brisé indiquait le contraire. Je reculai de quelques pas, comme si un poing invisible m'avait frappée en plein dans l'estomac. la voix pleine d'inquiétude de Mystère résonnait à mon cerveau mais je ne le comprenais pas. Je voyais flou. J'avais un bourdonnement étrange dans les oreilles et une envie de vomir absolument horrible. Je devais être aussi blanche qu'un zombie, et couverte de sueur en plus de ça. Je ne fis pas gaffe à où j'allais, et trébuchai sur quelque chose. Quelque chose de mou, de froid et d'inerte. Le corps de Sophie. Je trébuchai sur elle et tombai, la changeant légèrement de position. Certaines personnes se précipitèrent vers moi pour m'aider à me relever, je perçus des voix affolées, mais je n'y pris pas garde, focalisée sur le léger détail que je venais de remarquer. Ma chute avait eut pour conséquence que...

- Sophie respire... murmurai-je, sans comprendre.


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