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Dernière Bataille par Fan de Lady Foss-Boss

Présentations :

Bonjour, bonjour ! Alors pour ceux qui sont tombés sur cette page par hasard, ceci est une suite alors vous feriez mieux de filer avant d'être spoilé ! Si vous voulez à tout pris voir cette fanfic, alors allez lire le tome 1, Enlèvement et révélations, mais partez d'ici ! Bref ( j'adore toujours autant ce mot XD ) pour ceux qui veulent lire une fanfic, regardez en bas !

Prologue :

Cette période sera dure. Pleine de troubles et de doutes. La douleur sera au rendez-vous. Vous lacérant l'âme comme le corps. Mais il y aura d'autres choses. Des choses que la plupart aurons oubliés depuis longtemps. L'espoir, l'amour. Le bonheur. Alors ils se diront : rien n'est impossible. Nous sommes ensemble.

Chapitre 1 :

- C'est décidé je ne retourne plus jamais dans cette région !

Je me demande vraiment pourquoi les Invisible ont décidé de se cacher dans un endroit aussi austère et glacial. D'accord, ce sont les fugitifs les plus recherchés de la planète ( sauf des humains ) Mais quand même ! Pal me tire de mes pensées :

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-Tu sais on a encore un bon bout de chemin à faire.

- Si Lady Gisela é...

Soudain je m'écroule par terre, secouée de spasmes. En proie à une douleur insupportable. J'ai enlevé ma bague ce matin. Je n'osais pas avant. De peur que même si le bâtiment étaient détruit, les dispositifs de sécurité ne soient encore présent. J'aurais du me douter que même si l'enlever ne me ferait rien sur le moment, retrouver mes souvenirs ne serait pas de tout repos. C'est comme une réaction en chaine. Chaque noms en provoque d'autres. Accompagné de souvenirs épars. Et leurs portraits. Effrayant pour les uns. Attristant pour les autres.

Lady Gisela. Vespera. Gethen. Ruy. Brant. Jolie. Grady. Edaline. Juline. Kesler. Dex. Keefe. Tam. Linh. Wylie. Maruca. Stina. Marella. Jensi. Biana. Fitz. Alvar. Alden. Della.

Tout le monde !!

Une gifle interrompt cette torture mentale. Je sors de ma torpeur et ouvre les yeux. Je suis allongée dans une clairière et tout le monde est penché au dessus de moi. Dès qu'ils voient que je suis consciente, ils se mettent à parler tous en même temps. Comme je sens la migraine arriver je lève les mains devant moi, paumes ouvertes. Tout de suite ils se taisent. Je demande :

- Vous êtes sûrs de vouloir continuer avec moi ? Je pourrais recommencer. Je n'ai enlevé ma bague qu'il y a une heure. Comment ça sera dans une semaine ?

Je n'ose pas le dire, mais je commence à me demander si ce n'était pas une mauvaise idée de m'enlever la bague. Pal s'exclame :

- Tu rigoles ? Même si on doit te trainer en te prenant par les jambes, on ne t'abandonnera pas. En plus je parie que tu as déjà retrouvé la presque totalité de tes souvenirs.

C'est vrai. Le fait d'avoir retrouvé autant de noms m'a permis de reconstituer mon histoire. De mon enfance chez les humains, jusqu'aux circonstances de mon enlèvement. Ce qui m'amène au secret oublié…

- Oh non !

Chapitre 2 :

Cette phrase m'a échappée.

- Qu'est ce qu'il y a ? demande Lalia.

- Il faut se dépêcher.

J'essaie de me lever mais Pal me fait rassoir de force.

- Tu es trop faible pour marcher, donc tu vas nous expliquer ce qui se passe.

- C'est… un secret oublié. Il dit que la Lune stellaire peut être utilisé comme une arme surpuissante. Seulement si on veut la transformer en arme, il faut avoir un étrange pouvoir. Un pouvoir tellement rare qu'il n'a pas de nom. Mais ce n'est pas un hasard s'il est rare. Il n'est pas naturel. Il doit être provoqué en assemblant des matières. Il plonge la personne victime de cette manipulation, dans un profond coma qui peut durer des années.

Ma voie se brise sur le dernier mot. Keefe ne peut pas rester plusieurs années dans le coma . Si ?

- Donc, intervient Pal, tu es en train de nous dire qu'avec un certain pouvoir, une personne peut provoquer un arme permettant d'exterminer toutes les espèces de cette planète, c'est ça ?

- Non. Seulement celle des humains.

Chapitre 3 :

- D'accord. Admettons. Mais pourquoi tu nous a dis de nous dépêcher ? Quelqu'un qui veux nuire aux humains détient ce pouvoir ?

Je soupire et dis :

- Je ferais mieux de vous raconter toute mon histoire.

- Tu ferais mieux en effet. Je pense ça éclairçirait les choses, renchérit Pal.

Je leur explique tout sur tout. Jusqu'à mon enlèvement. Je raconte :

" - Je me souviendrais toute ma vie de ce moment. Les Invisibles étaient venus dans ma chambre. La nuit. Leur plan était parfait. Il n'y avait aucune imperfection. Sauf que je ne dormais pas. Je m'inquiêtais pour Keefe.

- Keefe ? Encore lui ? Tu l'aimes ou quoi ? S'indigne Pal.

- Non crétin ! C'est toi que j'aime ! Bon, je reprends, je dis tandis que Pal croise les bras en bougonnant ( nda : Ah les garçons... ). Évidemment j'ai tout de suite appelé à l'aide. Oralie qui, pour je ne sais quelles raisons, était présente au rez-de-chaussée, s'est précipitée dans les escaliers avec à sa suite, Grady et Edaline. Quand ils sont arrivés, un Invisible à pointé un atomiseur sur moi et à dit :

- Si vous esquissait un geste, elle est morte.

Devant les blémissements des personnes présentes hormis les Invisibles, celui qui avait appuyé un atomiseur sur ma tempe, ricane et dit à Oralie :

- Lune stellaire et le garçon contre la fille.

Je ne pouvais pas parler parce que j'avais un bâillon, mais je lui lançais des regards suppliants. Pas pour qu'elle me libère mais pour qu'elle ne livre ni Keefe ni Lune stellaire. L'invisible déclare :

- Vous avez une semaine pour vous décider.

Et il a sauté. En m'emportant avec. Après plus rien. "

Un silence assourdissant accueille ses paroles. Pal se décide enfin à le briser en disant :

- Donc tu es sortie avec quelqu'un avant moi.

- C'EST TOUT CE QUE TU TROUVES À DIRE ! Hurle Lalia. Tu viens d'apprendre que ta petit amie à 5 pouvoirs, dont un qui n'existait pas avant, qu'elle est la plus puissante télépathe dans le monde, qu'elle a été bannie, qu'elle est crue morte par ses proches, que c'est une héroïne ( même si ça on le savait déjà, soit dit en passant ) et que la race humaine est menacée et tout ce que tu trouves à dire c'est : " Donc tu es sortie avec quelqu'un avant moi. ". Mais c'est hyper égoïste !

- Désolé. C'est vrai que vu comme ça...

J'interviens :

- Ce n'est pas grave. Moi non plus je ne l'avais pas vu comme ça. J'espère juste qu'ils ne leur ont pas donné Keefe et Lune stellaire.

- Eh ! Intervient Pal. Lady Gisela a dit que tous les Invisibles étaient présents dans la base qu'on a détruite. Et tout le monde à notre connaissance sauf nous, est mort. Or je connaissais chaques recoins de cette base. Il n'y avait ni de Lune Stellaire, ni autres prisonniers que Kenric. Dont je ne connaissais pas l'identité. Donc même si, et je dis bien si, les Invisibles avaient Keefe et Lune Stellaire, ils sont morts et Keefe et Lune Stellaire sont dans une autre base.

- Donc en somme tu nous dis qu'on a plus rien à craindre car les Invisibles ont été EXTERMINÉS !

- Oui. Ils n'y a plus d'Invisibles.

Chapitre 4 :

Tout le monde accueille cette révélation en silence. Puis je hurle :

- IL N'Y A PLUS D'INVISIBLES ! YOUHOU ! HOURRA POUR LA TEAM SOLOOH !

Un rire joyeux m'échappe et je me jette sur Pal avec tellement de fougue que je le renverse. Il m'embrasse tendrement et je lui rends son baiser. Puis nous nous rappelons que nous ne sommes pas seuls. Le reste de la troupe nous observe, silencieux et amusés. Mais je suis tellement heureuse que rien ne viendra gâcher mon plaisir. Je prends Lalia dans mes bras et l'étreinds joyeusement. Nous restons comme ça à nous réjouir et à nous embrasser comme si c'était le nouvel an. Et quelque part ça représente la même chose… Un nouveau départ. De nouvelles promesses. Il y aura des moments difficiles c'est sûr. Mais pour l'heure nous devons nous réjouir d'avoir passé une autre épreuve et profiter de l'instant présent. Après tout, ce que nous réserve le futur, ne peut pas être bien horrible, si ? Et quand bien même ça l'est, nous suporterons tout. Nous sommes la team Solooh !

Chapitre 5 :

Le reste du mois passe très vite. La routine prend le dessus. J'ai pensé à utiliser ma télépathie pour appeler à l'aide mais je n'ai détecté que des pensées animales. Aujourd'hui pourtant, une pensée, une toute petite pensée est venue me chatouiller l'esprit. Ce n'est pas un elfe mais pas un animal non plus. Je peine à comprendre ce qu'il pense et je me rends compte qu'il transmet. Quel animal fait ce genre de choses ? Je me concentre sur ses transmissions et réussi à saisir un mot : Sophie. Sans relâche. Et soudain, je comprends : Silveny !

Chapitre 6 :

Je me précipite vers, ce que je pense être l'endroit où elle se trouve. Je sors de la clairière où nous nous étions réfugiés pour la nuit, et m'enfonce dans les bois. Je sens mes amis se précipiter derrière moi en criant mon nom, mais je ne m'arrête pas. J'utilise mes capacités en transmettant mon énergie dans mes jambes pour aller plus vite. Je crois que je ne suis jamais allé à une aussi grande vitesse. Au moment où j'ai peur de m'être trompé de chemin, elle recommence à transmettre. Je traverses des fougères et soudain je la vois. Aussi belle que dans mes souvenirs. Elle hennit d'abord en me voyant sortir des broussailles avant de se précipiter vers moi et de m'inonder de Sophie en me reconnaissant. J'enfouis mon visage dans sa crinière en pleurant de joie. Elle continue de m'assommer de Sophie jusqu'à ce qu'elle s'arrête et me dise : " Sophie pas téléporter ? ".

Chapitre 7 :

Cette phrase me fait l'effet d'une douche froide. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt !? Pourtant, au fond de moi je sais que je ne peux pas. Je n'ose pas l'avouer même à moi-même, mais pendant mon emprisonnement chez les Invisibles, quelque chose s'est brisé en moi. Je ne peux plus me téléporter. Je ne sais pas quand je pourrais à nouveau le faire. Peut-être demain. Ou dans cent ans. Peut-être jamais. Je ne sais pas. Je suis plus triste que je n'ose l'admettre. C'est comme si on m'avait enlevé une partie de moi. Je dis à Silveny que je ne peux pas, tout en asseyant de cacher ma détresse. Peine perdue. Silveny dit aussitôt : " triste ? ". Je ne réponds pas. C'est au-delà de mes forces. Je me contente de détourner la tête en me mordant la lèvre inférieure. Je sens quelque chose s'introduire dans mon esprit. Comme du coton. Je comprends vite que c'est Silveny qui me transmet ça. Je m'y blottis comme dans un nuage ( j'ai connu cette sensation en volant avec Silveny ). Je suis toujours triste. Mais je sais que je peux compter sur Silveny pour m'apaiser. Une main se pose sur mon épaule. C'est Pal. Je souris. Je peux compter sur lui aussi. Et sur Lalia. Et sur Maddy et son mari. Et même sur Kenric. Et même si je ne me bats pas pour moi, je veux me battre au moins pour eux.

Chapitre 8 :

- C'est une alicorne ? Demande Pal coupant court à mes pensées.

- Ah oui ? Comment tu as deviné ? Je demande ironique.

- Grâce à ton incroyable histoire. Rétorque-t-il sur le même ton.

- Gnagnagna. Quoiqu'il en soit je suis contente de l'avoir retrouvée.

-Tu crois qu'elle pourrais nous transporter ? Demande Pal.

- J'espère...

Mon ton est plein d'espoir. Même si je sais qu'il n'y en a pas beaucoup. Pourtant, pour une fois j'ai envie de croire en quelque chose qui pourrait marcher. Je demande à Silveny si elle peut transporter six personnes dont trois adultes. Je désespère en voyant Silveny me regarder tristement et scander " Trop ! ". Je dis à Pal :

- Elle... Elle ne peut pas tous nous transporter. Nous sommes trop.

Chapitre 9 :

Silveny rajoute : " Deux de trop ". Je me redresse d'un coup avant de me rassoir dégoutée par moi même. Comment cette idée à pu même me traverser l'esprit ! Mais... Et si ? Non. Comment est ce que je peux me montrer aussi égoïste ! J'espère que Pal n'a pas remarqué mon sursaut. Pas de chance. Il me regarde, inquiet et me demande :

- Tout va bien ?

Entre temps les autres nous ont rejoints. Comme Maddy est empathe et que son mari est télépathe, je ne peux pas mentir. Je raconte donc la pensée que j'ai caressé un instant. Celle de partir sur Silveny en laissant deux personnes. Avant d'y renoncer dégoutée d'y avoir pensé même un court moment. Je leur que je suis désolée d'être cruelle et égoïste. Soudain Pal m'interompt :

- Stop ! Tu te rends compte de ce que tu dis ! Tu es la personne la plus gentille et la plus courageuse que je connaisse ! C'est normal d'avoir un petit moment de faiblesse de temps en temps surtout toi ! Tu ne serais pas un être vivant sinon ! Et avant que tu ne répliques que tu n'es qu'une expérience génétique sache qu'en dehors de tes pouvoirs surpuissants, tu as des qualités et des défauts ! ( nda : enfin surtout des qualités mais c'est pas le souci ) Et surtout du cœur. Et c'est ça qui prouve que tu es bien une elfe. Alors je t'interdis de te lamenter sur ton sort ça n'a résoudra rien. Quoi qu'il arrive on va trouver une solution. C'est ce qu'on a toujours fait non ?

Je lui souris tristement en me demandant où il trouve tout cet optimisme. Mais jusque là il a toujours dit vrai. J'ai confiance en lui. Alors si il dit qu'on va s'en sortir c'est que c'est la vérité. Je le remercie du regard et me lève tout en demandant à Silveny si elle veut rester avec nous et m'enfonce dans les bois maintenant sombres. Mais je n'ai pas peur. Je ne suis pas seule.

Sophiiiie

Chapitre 10 :

Ça fait maintenant quelques jours que j'ai retrouvé Silveny. Elle ne veut toujours pas partir. Pour ne pas me laisser seule. Je crois qu'elle a peur de me perdre encore une fois. Je ne peux pas le lui reprocher étant donné que j'ai disparu pendant plusieurs mois et que j'ai été crue morte. Mais nous savons tous que ça ne peut pas continuer. Pendant le repas que nous partageons autour d'un feu pour nous réchauffer, Maddy et son mari arrêtent de manger et nous regardent avec un air étrangement solennel. Le mari de ma Maddy ( dont je ne connais toujours pas l'identité ) se lève et nous dit :

- Nous avons trouvé une solution concernant Silveny. Et... J'ai décidé de vous révéler mon identité. ( nda : ah tiens ! #tonsurpris )

Comme des " Ah bon !? " et des " Enfin ! " fusent de tout part, il hurle " Stop ! " et dit :

- Je vais tout vous expliquer mais d'abord je vais vous dire qui je suis.

Il s'avance vers nous et enlève sa capuche. Le visage mit à découvert me vide de tout mon air. Ma tête se met à tourner tandis que mon cerveau assimile la nouvelle. Devant moi se tient Mr. Forkle.

Chapitre 11 :

Je crois que je ne pourrais jamais oublier ce moment. Pendant un instant, nous nous fixons, moi, ébahie, et lui, penaud. Les autres nous regardent avec étonnement. Évidemment ! Ne sachant pas à quoi ressemble Mr. Forkle, ils ne savent donc pas à qui ils ont affaire. Je finis par briser le silence en murmurant :

- Comment est ce possible...

En effet comme les cours ont repris il y a peu, il ne pouvait pas être avec nous aujourd'hui. Or il ne nous a pas quitté de la journée !

Mr. Forkle répond :

- Je te raconterais tout en détail après. Pour...

- Non maintenant ! J'en ai ma claque de tous vos secrets ! Alors maintenant vous allez me dire pourquoi Mr. Forkle se tient devant moi alors qu'il est sensé être en ce moment même à Foxfire en train de régler les derniers détails de la rentrée !

Pal intervient :

- Quelqu'un aurait il l'amabilité de m'expliquer ? De nous expliquer en fait. Parce que là, je suis un peu perdu et Lalia aussi je pense. En fait, je ne sais pas pour toi Lalou mais me concernant, ma principale question est : pourquoi mon père donne l'impression qu'il s'est gavé de froisselle ?

Lalia ne me laisse pas le temps de répondre et gronde :

- Arrêtes de m'appeler Lalou.

Puis elle tourne la tête vers moi :

- Mais s

sinon, j'avais la même question en tête.

Je leu

r

s

réponds :

- Tu te souviens de Mr. Forkle ? Eh bien apparemment c'est lui. Et oui il a mangé quantité de froisselle.

Pendant que Pal me regarde avec air " Pas compriiiis ! " Mr. Forkle supplie :

- S'il te plaît laisse moi t'expliquer.

Je le regarde durement et dis :

-

V

ous avez cinq minutes.

- Très bien. Je ne vais pas y aller pas quatre chemins. Nous sommes trois Mr. Forkle. Des triplés. Tu ne m'as jamais vu car je jouais les espions chez les Invisibles. Malheureusement les informations que je glanais n'étaient pas très utiles. J'ai donc décidé de m'enfuir. Et puis j'ai rencontré Maddy. Jusqu'ici j'avais fait attention à ne jamais tisser de lien avec les membres de l'organisation. Mais Maddy était différente. Elle n'était pas là de son plein gré. J'ai donc décidé de rester. J'ai inventé un prêtexte mais mes frères n'étaient pas dupes. Ils m'ont averti, ils m'ont dit que c'était dangereux de se lier d'amitié avec une Invisible. Encore plus d'en tomber amoureux. Mais je ne les ai pas écouté. J'ai coupé les ponts. Au final ce n'est pas plus mal.

Je suis satisfaite. Pourtant il manque encore une chose...

- Quel est votre vrai visage ?

Il me sourit et se détourne. Quand il se tourne à nouveau vers nous, je vois le portait craché de Pal avec des yeux bleu égyptien. Mr. Forkle dit en se tournant vers Lalia :

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- L'effet de l'élixir devrait bientôt se dissiper non ?

- Pardon ?!

Je mets un instant avant de comprendre que c'est moi qui ai parlé. Lalia s'explique :

- À un moment, pendant que j'étais chez les Invisibles, j'ai voulu voir ce que ça faisait si j'avais les yeux comme Pal. Alors j'ai pris un élixir et mes yeux sont devenus comme les siens. Comme j'ai aimé j'ai décidé de les laisser comme ça. À un autre moment, quand nous étions assez grands pour comprendre ce que faisait les Invisibles, c'est devenu un signe de notre union entre Pal et moi. Ça voulait dire que, quoi que Lady Gisela fasse, on resterait toujours ensemble. Mais maintenant que les Invisibles ne sont plus là pour nous menacer, j'aimerais retrouver la vrai couleur de mon iris. Ce qui ne change rien à notre lien ! S'empresse-t-elle d'ajouter en voyant Pal froncer les sourcils. Seulement...

- Tu n'as pas besoin de te justifier, l'interrompt

Pal. Je comprends.

Lalia lui sourit gentiment et dit :

- L'effet dure un peu plus de deux mois. Donc normalement dans quelques instants je devrais retrouver mes yeux.

Je compte les secondes. Arrivé à la quarantième Lalia se raidit. Puis ses yeux passent lentement au bleu égyptien comme son père. Maddy dit :

- Mes enfants n'ont pas beaucoup hérités de moi sur le plan physique . Seulement Lalou, et encore, ça ne concerne que le teint.

- Je vous ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça !

C'est vrai qu'avec ses cheveux roux et ses yeux turquoises, elle ne ressemble pas du tout à ses enfants. D'ailleurs elle ressemble beaucoup à Edaline. Elle me manque. En fait tous mes parents me manquent. De mes parents humains à mes parents adoptifs en passant par le plus curieux : Ma mère biologique. Quand je pense à Oralie, je me sens injuste. Je me rends compte que j'ai été très dure avec elle. Elle a toujours été là pour moi. Je m'en veux d'avoir été autant en colère.

Quand on y repense c'est tellement insignifiant. J'aimerais tellement être avec elle pour m'excuser ! Je sens des larmer couler sur mes joues. Pour qu'on ne les voit pas, je me détourne et vais me coucher en prêtextant être fatigué. Ce qui n'est pas faux. Mais je pars surtout pour pleurer ceux que j'aime en toute intimité. En ne sachant pas si je vais les revoir un jour. Ce n'est que quand je m'apprête enfin à m'endormir auprès des autres qui m'ont rejoints, que je me rends compte que personne n'a parlé de la soit-disant solution concernant Silveny.

Chapitre 12 :

Ce matin je suis la première à me réveiller et la rosée du matin perle encore sur les marguerites qui peuplent notre clairière. L'air est frisqué. Un nuage se forme devant moi au rythme de ma respiration. Un oiseau se met à chanter et d'autres le suive jusqu'à ce que les douces notes entremêlées forment une mélodie résonnant à travers le silence de l'aube. Le soleil pointe à l'horizon. Je remarque que Pal en s'endormant, a mit un bras protecteur autour de ma taille. Je souris. Je me sens en paix. Et puis les événements d'hier me rattrapent. Mon sourire s'efface. J'appréhende le moment où Mr. Forkle ter ( j'ai décidé de les appeler comme ça maintenant ) nous révèlera la " solution ". Je ne pense pas qu'il est tout simplement oublié de nous la dire. Je crois surtout qu'il a repoussé le plus possible le moment. où il nous l'annoncera. C'est sans doute pour ça que j'ai l'impression qu'une grosse boule enflant de plus en plus à chaque seconde m'obstrue la gorge. J'ai du mal à respirer. La clairière tourne autour de moi. Je sens que si je ne fais rien, je vais faire une crise d'angoisse. Je me pelottonne donc sur le torse de Pal et calque ma respiration sur la sienne. Je me concentre sur les battements réguliers de son cœur et profite de la chaleur de son buste. Je décide de me rendormir. Il est trop tôt pour se lever. Je n'en ai pas la force de toute façon. Et c'est sous le son doux et régulier d'un tambour que je me rendors, calmée pour de bon.

Chapitre 13 :

Quand je me réveille une nouvelle fois, c'est l'effervescence. Tout le monde est en train de s'affairer pour préparer à manger. Je regarde autour de moi et je remarque que je suis là dernière à me lever ! Je suis paniquée ! Pourquoi est ce qu'ils ne m'ont pas réveillée ? Je regarde vers le ciel et vois que le soleil est haut dans le ciel. Il est presque midi ! Je me lève en précipitation et cours vers l'endroit où ils ont fait le feu pour se réchauffer. En effet il neige à petit flocons ce qui ferait un excellent paysage si il ne faisait pas moins vingt degrés. Je règle ma température corporelle mais ce n'est pas assez. Je m'approche donc du feu. Lalia qui nourrit les flammes, s'exclaffe en souriant joyeusement :

- Alors le tricératops ? On est réveillée ?

Je lui tire la langue. Je sais, c'est puéril. Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Elle a raison c'est vrai que je n'ai beaucoup dormi. Et c'est vrai que Fey, le tricératops d'Havenfield dort beaucoup. Mais je ne suis pas sûr d'apprécier d'être traitée de dinosaure ! Elle rigole et me dit qu'ils ont gardé quelques fruits des bois pour moi. Je croise Mr. Forkle qui rassemble les maigres affaires, que nous avions sur nous quand j'ai fait exploser notre prison. Je me souviens qu'il nous cache encore quelque chose. Pourtant, personne ne semble s'en rendre compte. Mais je remarque que Maddy semble soucieuse et qu'elle n'arrête pas de me jeter des regards furtifs. Je finis de manger et je rassemble tout le monde. Je dis :

- Déjà bonjour, j'espère que vous allez bien. Ensuite... JE N'ACCEPTE PAS D'ÊTRE TRAITÉE DE TRICÉRATOPS ! Enfin : suis la seule à remarquer que Mr. Forkle ne nous a pas dit sa soit-disant solution concernant Silveny et notre voyage ?

Mr. Forkle nous regarde pas un poil gêné, ( NDA : ça se voit que ce sont des triplés) et dit :

- Ce n'est ni l'endroit ni le moment pour en discuter. Vous avez vu la tempête qui arrive ? ( Il pointe du doigt un ciel menaçant. En effet les nuages semblent sur le point d'éclater d'un instant à l'autre. ) Nous ferions mieux de nous dêpécher.

Je soupire de frustration. Il a raison. Ce qui l'arrange bien à ce que je vois. Nous nous mettons donc en route.

Chapitre 14 :

Pendant la journée qui suis nous marchons sans relâche pour échapper à la tempête qui se rapproche à chaque secondes. Je me surprends à observer Kenric. Je me rends compte que je l'ai un peu délaissé ces temps-ci. Et pour cause ! Je n'ai pas arrêté de me préoccuper du fait qu'il fallait se dêpêcher. Soudain je remarque que la bague en bois très simple que les Invisibles lui ont filé n'est plus là ! Comment est-ce que je n'ai pas pu m'en apercevoir plus tôt !? Quelle amie, mais quelle amie je fais !? Je me dirige vers Kenric et lui dis :

- Tu as enlevé ta bague.

- C'est maintenant que tu le remarques ?

Sa voie en colère ne colle pas avec ses yeux emplient de tristesse. C'est encore pire. Ma lèvre tremble. Je le vois comme un père. Le décevoir est une des pires choses qui puissent m'arriver. J'essaie de m'excuser :

- Kenric je... je suis désolée. S'il te plaît pardonne moi j'étais préoccupée ses derniers temps. Je n'essaie pas de me donner des excuses mais...

- Apparemment tu n'étais pas assez préoccupée pour rigoler avec eux.

En disant ça, il pointe le doigt vers le reste de la troupe devant nous.

- S'il te plaît Kenric je suis désolée.

Il ne daigne même pas me répondre ni se tourner vers moi. Des larmes coulent sur mes joues. Soudain Kenric se raidit. Je me rends compte que je lui instille toutes les émotions que je ressens en cet instant. La tristesse. La honte. Mais surtout : l'amour. L'amour que je ressens pour lui. L'amour que je ressens pour un père. Il se tourne vers moi, les yeux embués de larmes. Je n'attends même pas qu'il me dise quelque chose que je me précipite vers lui et me jette dans ses bras. Je lui dis :

- Je suis désolée.

- Ne t'inquiète pas. Tu sais, je ne t'en jamais vraiment voulu. Tu ne pouvais pas savoir que j'avais enlevé ma bague puisque je l'ai fait tout seul.

- Tu as retrouvé tous tes souvenirs ?

- Oui.

Quand il dit ça un sourire flottant sur ses lèvres et ses yeux perdus dans le néant, je n'ai pas besoin d'être télépathe pour savoir qu'il pense à Oralie. Je m'apprête à parler mais il m'interrompt :

- Tu sais Sophie, je veux te dire quelque chose que je voulais te dire il y a bien longtemps déjà. Promets-moi qu'après cette révélation tu me laisseras m'expliquer.

Je suis surprise par cette requête mais j'accepte d'un hochement de tête. Il reprend.

- Très bien. D'abord je voulais te dire qu'Oralie est ta mère biologique.

Je soupire de soulagement. Ce n'est que ça. Je réponds :

- Je sais.

Il me regarde avec des yeux ronds. Finalement il dit :

- Elle a donc finit par le faire.

Devant ma mine déboussolée il s'explique :

- On avait prévu de le dire ensemble...

- C'est moi qui ai deviné, je l'interromps. Et... je continue avec un mauvais présentiment dans la gorge je ne sais pas pourquoi. Pourquoi dire ensemble qu'ELLE était ma mère biologique.

Il me regarde avec un air honteux et dit.

- Je suis ton père. ( NDA : en mode Dark Vador )

Je suis si choquée que même si je voulais dire quelque chose je ne pourrais pas. Il dit :

- J'aurais voulu te le dire plus tôt mais Oralie m'a convaincu de te le dire après, quand tu te serais habituée à ce monde. Sauf qu'on a eu quelques imprévus. Ton enlèvement par exemple. Je dois souligner que même si Oralie ne te connaissait pas beaucoup à ce moment là, elle c'était vraiment attachée à toi et a pleuré discrètement à ta plantation. Et il y a eu Silveny. Enfin le bouquet final, mon enlèvement. Si Oralie ne t'a pas dit que j'étais ton père, c'est que je voulais que tu l'apprennes de ma bouche. Et je voulais enterrer mon secret avec moi au cas où je venais à mourir. S'il te plaît ne m'en veux pas. Je t'aime vraiment Sophie. Et Oralie aussi.

- Tu te rends compte de ce que veut dire ta phrase ?

Il rougit immédiatement et dit :

- Non mais quand je dis " Et Oralie " ça vaut dire qu'elle aussi t'aime pas que... Enfin tu vois.

Je hausse un sourcil et dis :

- Mouais. Enfin bon ce n'est pas le tout mais on doit quand même rattraper les autres.

En effet, ils sont loin devant nous et la tempête se rapproche de plus en plus. Je me demande bien pourquoi ils ne nous ont pas attendus. Sans doute qu'ils se sont rendus compte qu'on devait nous laisser seuls. Et heureusement d'ailleurs. On avait besoin d'un peu d'intimité. Je cours vers eux et Kenric me suit. Quand on arrive, Lalia me fixe avec un de ses regards dont elle a le secret. Ses envoûtants yeux bleu égyptiens me transpercent l'esprit, cherchant les réponses à leurs questions. Je lui transmets :

" Je t'expliquerais plus tard "

Elle sursaute d'abord puis essaye de faire passer ça pour un frissonnement. Seulement ce n'est pas une très bonne actrice. D'autant que Kenric n'est pas dupe ( note de l'autrice : sauf en ce qui concerne sa relation avec Oralie ! 😂😂 ). Il me regarde bizarrement. Soudain je me demande si je dois garder secret notre apparentage. Je lui transmets :

-Tu préfères que je ne le dise à personne ?

- Non c'est bon. Ne le crie pas sous tous les toits c'est tout.

- Tu veux garder ça secret ?

Il esquisse un sourire et dit :

" - Non. Je veux l'annoncer à la population avec Oralie.

- Tu crois qu'elle va le prendre comment ?

- De quoi

- Et bien que tu es vivant !

Il stop net provoquant l'arrêt brutale de tout le petit groupe et dit à voix h

haute :

- Parce que vous me croiiez mort !

Je lui réponds doucement :

-Tu ne savais pas ?

Il dit dans un murmure :

- Non...

Et pourtant si...

- Depuis tout ce temps...

Les larmes me montent aux yeux face à ce souvenir.

Pal ne sachant pas de quoi nous parlons mais qui a remarqué ma détresse me passe un bras autour des épaules. Il me chuchote :

- Nous pouvons nous arrêter ici pour la nuit si tu veux. Ce serait mieux de se mettre sous les arbres et non dans une clairière. La tempête ne nous a toujours laché. Et même si je ne vois pas bien à cause d'elle j'ai l'impression que le soleil va bientôt se coucher.

Je regarde tout le monde. Ils ont tous un d'épuisement totale sur le visage. Pal a raison. il faut s'arrêter. On aurai dû le faire bien avant. Je grimace : j'aurai dû remarquer qu'ils étaient tous très fatigués. Pour me rattraper, j'annonce que je fais le premier tour de garde. Mr. Forkle et Maddy, eux, veulent le faire en dernier. J'acquiesce et je m'allonge contre un arbre. J'étire mes jambes sur la mousse, qui, pour l'instant, est encore sèche. Je laisse mes pensées vagabonder jusqu'à ce que Pal vienne s'étendre à côté de moi. Je prie pour qu'il ne pose pas de questions. Peine perdue avec un petit copain surprotecteur ( nda : ma parole on dirait Grady ! ) :

- Je sens que tu me caches quelque chose. ( nda : manque plus que le petit " fillette " à la Grady. Qui a une hypothèse selon laquelle c'est son fils caché ?! )

Je baisse les yeux. Je n'ai pas envie d'en parler. Devant mon silence il soupire et dit :

- Si tu change d'avis je serais toujours là d'accord ?

Je tourne mes yeux vers lui et lui souris. C'est ce qui fait partis des choses que j'aime chez lui. Il sait quand j'ai besoin d'être seule et quand je veux parler. Il me rends mon sourire et m'embrasse. ( nda : heu... Tout compte fait, je pense que ça na va pas empêcher Grady de le jeter du haut d'une falaise ). Je le regarde rouler en boule le manteau à capuche qu'il avait lorsque j'ai détruit notre forteresse, le mettre sur le sol à côté de moi, et poser sa tête dessus. Je lui prends la main. Pendant que les autres se préparent comme ils peuvent pour dormir ( nous avons décidé d'un accord tacite de ne pas manger ), je plonge dans mes souvenirs. Je pense à Grady et Edaline. Je pense qu'ils me croient morte. Je pense que le dernier souvenir que j'ai d'eux est une image projetée. Soudain des irrégularités me sautent aux yeux : comment Gisela à elle pu projeter une image alors qu'elle n'était pas télépathe ? Mais même si elle l'était, comment à elle pu projeter une image alors qu'il faut un papier particulier ? La réponse s'impose à moi comme une évidence : Elle les filmait, en toute impunité. Sans doute à l'aide d'une caméra elfique. Une rage phénoménale enfle en moi. Elle ne s'est pas contentée de projeter une image d'eux qu'elle avait mémorisée. Elle a tout simplement filmé leur chagrin à leur insu. Sans doute tous les jours. Mais à la place de la colère qui veut s'emparer de moi, la tristesse prend le dessus et j'éclate en sanglots. J'aimerais tellement être dans mon lit, dans ma chambre immense mais qui pourtant, semble m'envelopper dans son aura rassurante. J'aimerais tellement que Grady et Edaline viennent me border et me consoler lorsque j'en aurais besoin, qu'on nourrissent Verdi ensemble, et me gaver de guimolle ou d'éclatteroles voir les deux à la fois avec eux. J'aimerais voir mes parents humains avec mon omnisciente, ressentir le pincement de coeur que je ressens chaque fois que je les vois car ils ne souviennent pas de moi. Parce que ça voudra dire qu'ils vont bien. J'aimerais venir voir Oralie dans son château et qu'elle m'accueille avec son sourire chaleureux celui dont elle a le secret et qu'elle ne fait qu'à moi. Le sourire d'une mère a sa fille. Ce sourire qui me réconforte chaque fois que je le vois. Oh bien sûr le sourire d'Edaline est merveilleux. Et il me console autant que le sien. Mais ça n'a pas la même saveur. Je soupire. J'aimerais que Biana vienne à Havenfield, qu'on discute mode et garçons aussi gênante soit la conversation. Avec Linh bien évidemment. J'aimerais que Keefe et Tam soient là et qu'ils se chamaillent sans arrêt. Que Keefe en profite pour se moquer de sa frange, qu'il lance des blagues de çi de là et que Tam lève les yeux aux ciel tout en ripostant pourtant de la même manière. J'aimerais que Fitz soit là...Oui Fitz. Celui qui m'a blessée. Mais aussi celui qui a été élevé de telle manière à ne pas POUVOIR être mal-assorti. Et aussi celui qui s'est excusé et qui a pris le risque de décevoir sa famille entière pour être avec moi. Je prends peur. Comment va il prendre ma relation avec Pal ? Va t'il se venger ? Lui faire du mal ? Se faire du mal ? Soudain j'ai honte de moi. Car avant d'être colèrique, Fitz est gentil et fait tout pour que ses proches soit heureux. Alors oui il va être jaloux. Oui il va être malheureux. Et je ne peux rien faire à ça. À part faire de mon mieux pour le consoler. Puis ça passera. Peut-être en deux jours. Peut-être en un an. Mais ça lui passera. Et son corps se fera soudain plus léger. Dégagé du poids qu'il portait. Son coeur brisé se recollera. Il aura de nouveau, goût à la vie. Oui. Fitzroy Avery Vacker guérira.

Chapitre 15 :

Ses pensées m'ont rendus le sourire. Je ne vois pas le temps passé. Lorsque Pal me sert la main que je tiens toujours, j'ai l'impression que ça fait 15 minutes que je suis là.

- Tu as l'air fatiguée.

À peine ses mots sont ils prononcés par Pal, qu'il s'avèrent vrai. Mes muscles endoloris par la marche réclament justice. Je me décale, de façon à ce que Pal prenne ma place. Je m'apprête à m'allonger sur le sol nu, lorsque Pal vient me mettre son oreiller de fortune sous ma tête. Pendant 15 minutes, je me tourne et retourne par terre. Puis je comprends que ce n'est pas de ça dont j'ai besoin. Je transmets :

" - Silveny !

- Sophie, danger ?! " transmet-elle précipitamment.

" Non Silveny. Ne t'inquiète pas. " je la rassure d'une pensée se voulant douce. " Je veux juste... voler.

" Voler ? Voler, voler, voler ! ".

Une vague de joie venant de Silveny me percute de plein fouet. Son enthousiasme est contagieux. Ça fait si longtemps. J'utilise ma lévitation pour m'asseoir sur elle. Je murmure :

- C'est parti...

Dès qu'elle s'envole, mon cœur s'allège, je deviens légère, et me sens invincible. J'étends les bras pour faire profiter à chaque parcelle de mon corps, le souffle du vent me fouettant et le visage et me soulevant les cheveux. En m'envolant, je laisse mes soucis au sol. Je m'abandonne à la longue crinière de Silveny et laisse le battement régulier de ses ailes me bercer. Je prends conscience de ma fatigue. Il serait si facile de la laisser me téléporter jusqu'à Havenfield et de reprendre ma vie, normalement, sans Invisibles. Je me reprends. Non. Je ne peux pas laisser mes amis dans cette galère. Il faut que je trouve un moyen de les sauver. De nous sauver. Soudain une idée me vient en tête. Pourrais-je demander à Silveny de me téléporter à Havenfield pour que je les prévienne que je suis vivante et que Silveny aille chercher les autres en faisant plusieurs allers-retours ? Je grimace. Mon plan comporte trop de failles. Comment savoir si Silveny pourra transporter des elfes non téléporteurs ? Et même si je l'accompagne et qu'elle n'est pas trop fatiguée pour faire tous les allers-retours, est ce que je suis considérée comme une téléportatrice alors que je ne peux pas me téléporter pour l'instant ? Non. On ne peut pas. Il y a trop de risques. De toute façon, je ne peux plus aligner deux pensées. Ce n'est pas la peine que je continue. Je soupire : je vais encore me retrouver avec des cernes de 3 mètres de long. Je demande à Silveny de redescendre et de me poser à terre. Chacune de mes cellules est épuisée. J'ai à peine conscience de dire merci à Silveny et de lui souhaiter bonne nuit. Je m'allonge sur le sol et à peine ma tête a-t-elle touché " l'oreiller " de Pal que je tombe dans un sommeil sans rêves. ( nda : un exploit pour notre blondinette préférée ! Que tout le monde l'applaudisse bien fort ! )

Chapitre 16 :

Lorsque je suis secouée par une paire de main, j'ai l'impression de n'avoir dormi qu'une poignée de secondes. J'entrouvre péniblement les yeux prête à insulter la personne quelle qu'elle soit pour ce réveil plus que brutal. Mais quand je vois les yeux paniqués de Lalia, je perds toute envie de râler, imaginant le pire. La peur m'envahie et toute trace de fatigue disparait de mon visage. Je me redresse brusquement, manquant de me cogner à Lalia , qui, heureusement à de bons réflexes ( contrairement à d'autre capacités que je ne nommerais pas ). Elle me dit d'un ton pressant :

- Papa et maman ne sont plus là !!

Je mets un instant à savoir de qui elle parle. Puis je comprends : Mr. Forkle Ter et Maddy !

- Je les ai cherchés partout ! Aucune trace d'eux. S'ils étaient partis prendre à manger ils nous aurez prévenus !

Je regarde près de l'endroit où j'ai veillé et je vois Pal encore endormi. Encore !? Comme si Lalia avait deviné mes pensées, elle m'annonce :

- Oui je sais. J'ai essayé de le réveiller mais rien à faire. Je lui ai même donné des claques ! Une vrai marmotte celui là !

Je soupire et me dirige vers lui.

- Laisse faire les professionnels. En l'occurrence, LA professionnelle.

Je me penche près de son oreille, prête à m'écarter au moindre mouvement suspect, et chuchote :

- Guimolle...

En une milliseconde, Pal a sauté sur ses pieds et s'est écrié :

- Gâteau !!

Je me redresse et dis :

- C'est fait.

Lalia ma regarde bouche-bée et me dit tout simplement :

- Il faut VRAIMENT que tu m'apprenne ton truc.

Pal intervient nous ramenant à la dure réalité :

- Questcequisepasseoùsontlesparents ?

Je grimace.

- C'est bien ça le problème...On ne sait pas.

- Oh Pal, j'ai tellement peur qu'il leur soit arrivé quelque chose !

Pal, parfaitement réveillé à présent, se précipite vers sa soeur et la prend dans ses bras. Pendant qu'il lui murmure quelque chose à l'oreille, je m'éloigne préférant les laisser seuls. Mes yeux se perdent près de l'arbre des veilleurs ( je l'ai surnommé ainsi ) et je remarque quelque chose. Il y a... des mots gravé dans l'écorce de l'arbre. J'appelle les jumeaux et je regarde de plus près. À force d'effort, je réussis à déchiffrer ce qu'il y a marqué. Et ce n'est autre que Silveny.

Chapitre 17 :

- Qu'est ce que ça veut dire ?

Ce sont les seuls mots qui me viennent à la bouche. Pal et Lalia sont tout aussi étonnés. Soudain j'entends un cri étouffé. Je me retourne brusquement et vois Lalia au sol, le corps pris de tremblements. Je me précipite près d'elle essayant de voir la cause de sa panique, Pal à mes côtés. Pendant près d'une minute nous l'observont, le front plissé d'inquiétude. Puis elle murmure :

- Maintenant Silveny peut nous téléporter...

Pal et moi restons silencieux un moment, le temps que notre cerveau assimile la nouvelle. Ils sont donc partis pour ça. Pour nous permettre de rentrer. J'aimerais pleurer. Pleurer le fait que je ne les reverais peut-être jamais. Pleurer le fait que, pour avoir un proche heureux, il faille se sacrifier. J'aimerais pleurer le fait que malgré moi, j'ai influencé leur départ en leur disant la brève idée que j'avais eu. Pleurer le fait d'avoir si tôt perdu mon enfance. Pleurer ma honte, celle que je ressent chaque fois qu'un de mes amis se blesse par ma faute. Mais je ne peux pas. Je dois aider Pal et Lalia à surmonter cette blessure, car après tout, n'est ce pas inpensable de m'apitoyer sur mon sort lorsque c'est leurs parents qui sont partis pour nous laisser une chance ? Alors oui, leur départ est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase de ma culpabilité. Mais je dois rester forte. Je ne dois pas me briser. Pour eux. Sinon leur départ n'aura servi à rien. Alors je pense :

" Pour eux, nous rentrerons saufs. Pour eux, nous aurons une vie meilleure un jour. Promis "

Chapitre 18 :

Après sur Kenric soit rentré de la " chasse " ( il en avait averti Lalia avant ) nous avons pris un petit en-cas. Personne n'avait très faim et pas un seul mot n'est venu perturber le silence pesant qui régnait sur ce déjeuner. Nous venons de nous mettre en route. Nous ne nous téléportons pas tout de suite nous avons encore le mince espoir de voir les parents des jumeaux sortir de derrière un arbre en hurlant pour ensuite se moquer de nous pour avoir été aussi naïfs. Mais nous ne pouvions pas rester là où nous étions cette nuit parce que la tempête nous suit à la trace. Nous nous retrouvons donc tous à marcher, morose, sous un ciel menaçant. Je me rapproche de Pal, lui prends la main et entrelace nos doigts. C'est lui qui est le plus triste dans cette affaire. Il culpabilise énormément de ne pas avoir été réveillé au moment où il devait aider sa sœur. Je crois qu'il est aussi un peu véxé de la manière dont il a été réveillé. Il me serre la main et murmure :

- Merci. Merci d'être là dans les moments difficiles. De nous soutenir. Même quand tu souffres aussi. Tu es d'une gentillesse, d'un courage. Tu te sacrifies sans hésiter pour les gens que tu aimes. Tu te sens coupable de ce qui leur arrive. Tu pense à leur bonheur avant de penser au tien. Tu les aimes et pas qu'un peu. Pour toi, ils font tous parti de ton être. Ça te paraît évident. Honnêtement, je crois que tu es la personne la plus merveilleuse que j'ai jamais rencontré.

De peur de me fondre en larmes à le moindre parole, je lui serre plus fort la main. J'aimerais lui dire que je ne suis pas tout ce qu'il dit. Que je ne mérite pas son admiration. Puis il dit :

- Si tu commence à protester sur ce que je viens de dire, je te jure que je te force à te faire des guilis pendant tout le trajet ! Plus sérieusement, arrête de te sous-estimer et de t'accabler de reproches au moindre incident alors que ce n'est pas de ta faute. Ou du moins, inintentionnellement.

Nous savons tout les deux que ce qui vient de se passer est bien plus qu'un " incident ". Mais je ne dis rien. Après tout il a raison. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est à cause de moi. À chaque fois que quelque chose ce passe mal, je pense que tout est de ma faute parce que j'ai l'impression que c'est moi qui ai emmené mes amis dans cette affaire même si c'est faux. ( nda : Vous avez vu ? J'ai réussi à parler de la culpabilité sans utilisé un mot de la même famille ! ) Je soupire. J'ai juste envie qu'on ne leur fassent aucun mal. Peut-être que se dire que c'est de ma faute me rassure ? Parce que je contrôle mes actes. Seulement me dire que mes amis risquent la mort à cause d'un groupe clandestin de personnes complètement dérangées qui veulent exterminer la race humaine et qui sont en liberté dans la nature me fait tout à coup plus peur. Mais maintenant que les Invisibles font partis du passé pourquoi est-ce que je prends encore tout sur mon dos ? Pourquoi ? Une voix dans ma tête me murmure :

" Parce que tu n'as jamais vécu autrement "

Vrai. Depuis que j'ai douze ans, des personnes veulent ma mort. Depuis que je suis dans les cités perdues. Mon adolescence s'est passée dans la peur que mes amis se blessent ou pire. Tout ça à cause de fous furieux qui veulent exterminer les humains. Très vite, je me suis rendu compte que c'était moi qui les en empêchait. Et qu'en s'en mêlant, ils étaient eux aussi en danger. Peut-être même plus que moi. Dès lors, je me sentais coupable de tout ce qui leur arrivaient. Et je n'ai pas changée.

Chapitre 19 :

Le contact de la pluie sur mon épiderme me ramène à la réalité. Je regarde le ciel et grimace. Les nuages s'étendent sur des kilomètres sans qu'on aperçoive le moindre bout de bleu. Lalia essaie de nous protéger d'un champ de force mais ce n'est encore qu'une novice et ce n'est que sous le coup de l'adrénaline qu'elle a pu nous protéger des pierres qui nous tombaient dessus dans la cachette des Invisibles. Il faiblit peu à peu, même avec mon optimisation, jusqu'à ce qu'il s'efface complètement et qu'on se retrouve trempés jusqu'aux os au bout de... Bah de pas beaucoup de temps ( nda : Oh mon dieu ! Keefe déteint sur Sophie ! Vite éloignez Grady ! ). Pour me changer les idées, je pense que je serais bientôt chez moi. Que je reverrais bientôt mes amis, Grady, Edaline, Oralie et tellement d'autres personnes auxquelles je tiens. Que je verrai mes parents en vrai et pas une image filmée. Mai

Maintenant que je sais que cette dernière était en direct je ne peux m'empêcher de l'étudier attent même si j'ai peur de voir l'état de leur corps. Mais je dois savoir si ils ne sont pas trop affectés. Je prends mon courage à deux mains et me remémore l'image  : ement. Grady à l'air plus que triste et plus maigre que jamais. Ces cernes sont énormes plus grands que les miens. Je grimace. Quand je passe à Edaline je remarque qu'elle n'a pas maigrie. Ou presque pas. Ces cernes sont plus petites que celles de Grady. Encore plus étrange. Je n'arrive pas à trouver d'explications. Quand je passe à le deuxième partie de son corps je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Edaline est enceinte ?!

Chapitre 20 :

La tête me tourne. Pourtant ils me l'avaient dit. Seulement, contrairement aux autres souvenirs, celui là avait besoin d'un déclencheur très précis. Je me rejoue la scène dans la tête, ne voulant oublier aucun détail, me préparant à une forte dose d'émotions :

Je triturais mon tapis de fleurs, l'esprit ailleurs. Je pensais au secret oublié ( plus si oublié que ça ) et aux instants qui ont suivis. Évidemment nous avions tout de suite hêlé le Conseil, le Comité, la Brigade Intrépide, Alden qui était venu avec Della, Edaline et Grady, Elwin pour vérifier qu'Oralie n'avait pas était affectée par cet effort mental (car recouvré un souvenir est loin d'être chose aisée), et le reste de mes amis. Ce qui faisait beaucoup. Mais malgré tout ce monde, je ne remarquais que l'absence d'un certain garçon aux cheveux savamment décoiffés. Keefe manquait à l'appel et laissait un vide dans le groupe. Vide que tout le monde voyait. Mais que tout le monde s'efforçait d'ignorer. En vain. Pourtant, le Conseiller Emery n'avait en aucun cas fait allusion à Keefe lorsqu'il avait prit la parole. Il nous avait juste renvoyé chez nous en disant que c'était de l'ordre du Conseil de prendre en charge ce genre de chose et qu'il était inutile de protester. Ce que nous avons tous fait bien sûr. Elwin parce qu'Oralie avait besoin de beaucoup de repos et pas d'un interrogatoire, les autres parce que Keefe était mêlé de très près à cette affaire et que seuls ses amis pourrait l'aider. Évidemment le conseil avait refusé de nous laisser faire. Le débat avait continué ainsi, jusqu'à ce que Fitz nous hurle de nous taire et qu'il nous dise que si on voulait battre les Invisibles, il fallait qu'on travaille main dans la main. Le comité avait alors acquiescé et M. Forkle en avait profité pour proposer une alternative :

- Voilà ce qu'on pourrait faire : une fois qu'Oralie sera rétablie, et je dis bien une fois qu'elle le sera, avait-il ajouté devant le regard d'Elwin, le Conseil et la Brigade Intrépide la questionneront. Puis dès que Keefe sera réveillé, la BI (Brigade Intrépide), s'occupera de lui, avec les personnes qu'elle acceptera. Puis une fois cela fait, où avant si... par malheur Keefe reste dans le coma plus longtemps que prévu, nous vous ferons part du compte rendu de la compréhension du souvenir que nous auront étudié et nous essayerons, tous ensemble, de trouver une solution. Ça vous va ?

Il y avait eu des murmures approbateurs. D'autres un peu moins. Mais tous s'entendaient sur un point : c'était la meilleure proposition. Et surtout la seule qui empêcherait les personnes présentes de s'entre-tuer. Les Conseillers avaient donc acceptés, avec force de grognements, certes, mais avait fini par s'en aller. Puis tout le monde s'était décidé à partir. Biana avait l'air de vouloir s'attarder, mais comprenant que j'avais envie de rester seule, elle avait sorti son cristal de foyer et était rentrée chez elle. J'étais restée quelques minutes sous le panacier avant de rentrer car il commençait à faire froid et que la nuit allait bientôt tomber (la réunion d'urgence avait en effet duré plusieurs heures). Je m'étais donc retrouvé à me faire du mauvais sang, comme toujours, quand j'avais entendu quelqu'un toquer puis entrer. C'était Grady, Edaline à sa suite. Cette dernière avait d'ailleurs l'air stressée, presque apeurée, et donnait l'impression de vouloir se cacher derrière son mari. J'avais trouvé ça vraiment étrange. D'autant plus que c'était la deuxième fois qu'elle était bizarre. La première fois avait été pendant le repas. Edaline avait énormément mangé, beaucoup plus que d'habitude. Lorsque je m'étais gentiment moqué d'elle, elle avait viré écarlate et avait grommellé que maintenir Verdi en place donnait faim, avant de replonger dans son repas faisant clairement comprendre que la discussion était close. J'avais interrogé Grady du regard, déroutée, mais il avait détourné les yeux. J'avais trouvé ça étrange, mais n'y avais pas accordé beaucoup d'importance, plus préoccupée par les autres événements de la journée. Le reste du repas avait continué normalement je ne m'étais donc pas inquiétée.

Plongée dans mes pensées, je n'avais pas tout de suite remarqué que Grady s'était assis sur le tapis à ma droite, et qu'Edaline en avait fait de même de l'autre côté. Aucun des deux n'avaient l'air de vouloir prendre la parole en premier alors j'avais décidé de les encourager :

- Alors... Qu'il y a-t-il ?

- C'est... Avait hésité Edaline. C'est difficile à expliquer. Nous pensons ... Nous avons peur que tu le prenne mal.

Je commençais à avoir peur.

- Mais de quoi ? Et pourquoi je le prendrais mal ?

Grosse goulée d'air de la part d'Edaline.

- Je...

- Oui ?

Nouvelle inspiration. Puis elle avait ouvert ses yeux bleus turquoise et s'était tournée vers moi avec un regard plein d'amour venant du fond de ses prunelles.

- Je suis enceinte.

Elle l'avait à peine murmuré comme si elle ne voulait pas qu'on l'entende. Mais ses mots avaient résonné dans la pièce silencieuse. J'avais senti ma mâchoire se décrocher, pendant que mon cœur bondissait hors de ma poitrine. Lentement, sans que je ne m'en était aperçue, un sourire magnifique, débordant de bonheur, avait éclairé mon visage. Edaline, s'attendant à ce que je sois en colère ou véxée, essayait de ne pas me regarder. Voyant que je ne pourrais pas capter son regard, je m'étais jetée de toutes mes forces sur elle, la renversant sur le tapis et l'encerclant de mes bras. Edaline, ne s'attendant pas à cette réaction, n'avait d'abord pas réagi. Puis, lentement, elle avait répondu à mon étreinte en pleurant elle aussi des larmes de joie et de soulagement. Grady s'était joint à nous et nous étions restés comme ça longtemps. Assez longtemps pour que la lune soit montée haute dans le ciel et que des points lumineux soient venus éclairer le ciel d'encre. Puis Edaline avait brisé ce silence et avait murmuré :

- Tu n'est pas véxée ?

J'avais été surprise.

- Pourquoi le serais-je ?

- Tu aurais pu... Tu aurais pu penser qu'on te remplaçait.

- C'est le cas ?

- Non.

Sourire de ma part.

- Je le sais bien. Alors je n'ai aucune raison de le penser.

Pour toute réponse ils avaient resserré leur étreinte. Je me délectais de leur chaleur, j'aurais pu rester comme ça des années. Et puis...

- C'est un garçon ou une fille ?

Mon visage s'était embrasé sous la gêne. Cette phrase m'avait échappé. Ils avaient doucement rigolé, amusés par cette réaction, comme si ils savaient qu'à un moment où à un autre, cette phrase qui me brûlait les lèvres, finirais par fuser.

Grady s'était bouché les oreilles sous le regard courroucé de sa femme. Il avait fait un signe de la tête à Edaline lui montrant qu'il n'aurait servi à rien l'empêcher de se protéger les oreilles. Elle avait les yeux au ciel mais avait abandonné. Je les observais tour à tour, ne comprenant rien à ce cirque. Grady avait fini par annoncer :

- C'est une fille.

Au final il avait bien fait. Ma voix avait résonnée tellement fort qu'un gnome était même intervenu sans doute pour demander si tout allait bien. Il était reparti sans poser sa question, trop pressé de s'éloigner de cette chambre. Edaline quant à elle, avait fait tous les efforts du monde pour ne pas se boucher les oreilles,mais avait fini par céder. Iggy s'était réveillé en couinant et essayait apparemment de s'étouffer sous des plumes de dinosaure, en s'enfouissant dessous ( en fait il voulait juste protéger ses oreilles. Il a les bras trop petits pour les toucher ). Mais c'était Sandor le plus malheureux. Son ouïe surdéveloppée lui permet d'entendre des sons en 3x plus fort, à ses risques et périls. Alors le cri perçant d'une fille ( très ) excitée à un mètre d'elle, c'était presque de la torture. Comme pour me démontrer que j'avais raison, il s'était précipité vers moi au bout de quelques secondes, et m'avait secoué par les épaules en hurlant :

- Mademoiselle Foster, arrêtez !

Silence radio.

- Désolée.

Je devais être aussi rouge qu'une tomate mûre. Ils m'avaient longtemps dévisagés ce qui n'avait pas arrangé à ma gêne grandissante. Puis Grady avait lancé sans cessé de me regarder :

- Edaline tu me dois 10 plateaux de 20 éclatteroles.

Chapitre 21 :

- Vous avez parié sur moi !?

Regards gênés. Grady avait répondu, hésitant :

- Heu... Oui. En fait on était vraiment très stressé de la manière dont tu réagirais, et on a essayé de détendre l'atmosphère en faisant un pari. J'étais sûr que tu crierais comme une folle lorsque on t'annoncerais que c'est une fille. Edaline, elle, ne le pensais pas. Nous avons donc fait un pari. Si tu te se bouchait les oreilles après que l'on t'est dis qu'elle attendait une fille, ça voudrait dire que j'aurais gagné et que j'aurais eu droit à des éclatteroles. On a défini le chiffre plus tard.

- Et si elle gagnait ?

Il avait blémit.

- Il ne vaut mieux pas l'énoncer à voix haute.

Edaline avait levé les yeux au ciel et était intervenu :

- Il m'aurait juste emmené faire les magasins. Et il serait resté avec moi.

J'avais souri. J'aurais pu être colère. Mais me fâcher aurait été très malvenu étant donné que je venais de leur exploser les tympans. Et puis de toute façon, je n'étais pas en colère. Seulement gênée.

- Je suis vraiment désolée. Je n'ai pas pu me retenir.

Rire d'Edaline.

- Je comprends, j'aurai réagi comme ça aussi.

- Oui mais... C'est tellement gênant.

Et là, Grady n'avait même plus prit la peine de se retenir et encore moins de se cacher. Il avait explosé de rire à s'en rouler par terre ( sauf qu'il était déjà par terre donc il ne pouvait pas ). Edaline l'avait bientôt rejoint, en laissant échapper un gloussement, qui s'était rapidement transformé en fou rire. Je les avais tous les deux fusillé du regard. Mais ils ne s'étaient pas arrêté, loin de là, et déjà Sandor les avait rejoins avec un rire sonore et joyeux. Même Iggy avait semblé amusé. Très vite, je m'étais fait gagné par l'hilarité générale, et avait fini pliée en deux, riant aux larmes. Puis Grady s'était forcé à s'arrêter et avait dit qu'il était l'heure de se coucher. Épuisée par les événements de la journée, je n'avais pas rechigné et m'étais traînée jusqu'à mon lit pendant que Sandor avait inspecté toute ma chambre, comme à son habitude ( bien que c'était inutile puisque il l'avait déjà fait lorsque j'y étais rentrée après la réunion, et que je n'en étais pas resorti ensuite. Mais les bonnes vieilles habitudes ne changent jamais ), et que mes parents soient venu me border. Puis ils étaient partis, me laissant seule avec Iggy, qui ronflait encore plus fort qu'à son habitude. Sans doute à cause de tout ce qui s'était passé aujourd'hui. Pour une fois, aucune pensée intempestive n'était venu occuper mon esprit. Toutes s'étaient écartées, pour laisser place à cette vague de bonheur. Je savais qu'elles allaient revenir. Comme la marée. Mais je devais profiter de ce moment. Je devais me la jouer Keefe : le mauvais sang attendra demain ! Keefe. En pensant à lui je m'attendais à ce que mes pensées dérivent vers des sujets inquiétants. Mais non. Tout ce qui me venait en tête était les bons moments passés avec lui. Sourire. Je me sentais en paix. Puis un bruit m'était venu du côté de la fenêtre.

Je romps le connexion. Le suite, je ne veux pas la voir. Je l'ai déjà vue trop de fois. Lorsque je me demandais si j'aurais pu les empêcher de faire quelque chose. Ou quand j'essayais d'identifier ceux qui m'ont enlevé lorsque j'étais encore prisonnière. Puis quand je l'ai expliqué à mes amis. Et je l'ai vécu. Cette scène. Celle qui est responsable des pires moments de toute ma vie. Mais aussi des meilleurs. Elle n'en reste pas moins horrible. Des bouts de souvenirs me parviennent par morceaux épars malgré mes efforts. Mon cri à l'aide juste avant que l'on ne m'applique un mouchoir me couvrant la bouche et le nez. L'odeur rance des sédatifs me brûlant les narines. Le contact froid de l'atomiseur sur ma tempe. La menace de l'invisible. Notre départ précipité alors que je m'évanouissais ballotée en tous sens. Tout ça je l'ai raconté aux personnes en qui j'ai confiance. Mais je n'ai pas pu me résoudre à leur raconter la voix que j'ai entendu. Une voix d'adolescent. Celle de l'Invisible qui me tenait. Une voix dont je ne parviens pas à reconnaître le timbre tout en sachant que je connais la personne qui se cachait derrière.

- La pluie n'est pas prête de s'arrêter.

Je me fige. Mortifiée, j'espère de tout cœur me tromper.

- Répète.

- Euh… La pluie n'est pas prête de s'arrêter.

Mon cœur manque un battement. Je me tourne vers Palooh.

- Ce n'est pas possible…

Non ! Tout le monde sauf lui ! Ça ne peut pas être lui ! Il n'aurais pas pu...

- Qu'est ce qu'il y a Sophie ?

Il s'approche et pose ses mains sur mes épaules d'un geste doux. Ça me dégoute. Je me dégage de lui et hurle :

- Ne me touche pas !

Décontenancé, il recule d'un pas et me regarde, interrogateur.

- Sophie ?

- C'était toi hein !? C'était toi ! Depuis tout ce temps !

Il fronce les sourcils encore plus déconcerté.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Ah bon, t'es sûr !? Parce que moi, je parles du fait que tu as faits parti des personnes qui m'ont enlevé.

_…

- Ah bah oui maintenant on se tait ! Évidemment quand ça se sait qu'on a participé à l'enlèvement de sa petite amie, vaut mieux arrêter de parler ! Je te faisais confiance !

Des larmes de rage coulent sur mes joues.

- Tu m'as appuyé un atomiseur sur le crâne ! Tu as menacé de tirer ! Tu m'as drogué ! Et tu ne m'en a rien dit ! Quand tu m'as dit que tu étais là de force c'était juste du baratin ! Tu étais là de ton plein gré. Et tu ne voulais plus rester ici. Tu t'es servi de moi comme d'un échappatoire ! Après avoir vu combien j'étais puissante ! Tu me dégoutes ! Tu m'as trahie ! Tu sais quoi ?! Tu aurais mérité de mourir avec les Invisibles !

Il est maintenant plus pâle que la mort. Malgré ma haine, je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de compassion. Ses parents viennent de le quitter et sa copine le hait. Mais il ne mérite pas ma pitié. Ce qu'il m'a fait est impardonnable. Je vois du coin de l'œil, Lalia s'approcher et me regarder d'un air interrogateur. Elle était loin devant et n'a pu entendre que mes cris, qui les ont fait revenir en arrière avec Kenric. Elle demande dans un murmure :

- Tout va bien ?

Je ne tiens plus. Je me précipite vers elle et me jette dans ses bras en éclatant en sanglots.

- Que se passe-t-il ?

Je lui déballe tout ce que je viens de découvrir. Tant pis si je passe pour quelqu'un de faible. Je ne peux plus rester enfermée dans mon esprit avec mes doutes et mes questions sans réponses. Elle m'écoute sans parler, puis, à la fin de mon récit, elle avance lentement vers Palooh qui n'a pas bougé. Ses yeux fixent le vide. Alors que Lalia se trouve à quelques cm de lui, elle lève la main et lui assène la gifle du siècle. Puis elle déclare :

- Tu n'es plus mon frère.

Alors seulement Palooh relève la tête et murmure en s'adressant à moi :

- Tu n'es pas obligé de me croire. Et je ne t'en voudrais pas si tu choisis de ne pas le faire. Mais saches que je n'ai jamais voulu te faire du mal.

- Alors pourquoi ?

-…

Je secoue doucement la tête les larmes aux yeux.

- J'aimerais tellement pouvoir te pardonner…Mais si tu ne me dis pas la cause de ton acte, je ne vois pas comment je pourrais.

Ma voix se brise sur le dernier mot. Il y a tellement de chagrin dans ses yeux que j'en ai l'estomac retourné. Je détourne le regard. Il murmure :

- Je t'aime. Et si cet amour est impossible...

- Ne dis pas ça ! Je... Je t'aime aussi Palooh mais... je ne peux pas te pardonner si je ne sais même pas pourquoi tu as aidé de mauvaises personnes à m'enlever. Et si tu te refuses à le dire, je ne peux pas t'accorder mon pardon.

- Je ne peux pas...

Je murmure, brisée en millions de morceaux pas ces mots :

- Alors au revoir.

Le cœur transpercé par des milliers d'aiguilles, je fais un pas en avant de me retourner. La gorge nouée, je m'efforce de regarder Pal dans les yeux. Les larmes qui en coulent me donnent la nausée. Je dis d'une voix tremblante mais déterminée :

- Je t'attendrais. Je t'aime Palooh, ne l'oublie jamais.

Sur ses paroles au mots tristes mais emplient d'amour et de douceur, je commence à marcher sur le sentier dégagé, droit devant. J'avance. Je regarde d'avant moi. Mais je l'attendrais. Toujours.

Chapitre 22 :

Ça fait maintenant plusieurs heures que nous marchons. Chaque pas m'arrache une larme que je ne peux empêcher de tomber. Le soleil se couche devant nous et son ombre de feu se répand dans le ciel, le teintant d'orange et de rouge. Les nuages devant nous ce sont écartés grâce aux vents d'ouest. Mais ils sont amassés au-dessus de nous, comme symbole de désespoir. Un sanglot m'échappe. Je croyais avoir trouvé la paix. Je me trompais. Je pensais que la fin de jours malheureux était proche. Je me trompais. Je pensais que personne ne pourrait me trahir. Je me trompais. Je me suis trompée sur toute la ligne. Pour la première fois, je voyais la paix en face. J'ai voulu la toucher. Elle s'est envolée. J'ai voulu la rattraper. Je me suis brûlé les ailes. Une puissante lassitude me prend. Je suis fatiguée de lutter pour que ma tête et mon cœur ne se fassent pas la guerre. Je dois laisser couler. Ne rien écouter, ne rien entendre. Mon corps est là, ma conscience est dans l'au-delà. Sinon je ne pourrais pas tenir le coup. Les yeux dans le vague, la conscience nichée dans un coin de mon esprit, je marche sans regarder devant moi. Je ne pleure plus. Je suis une simple spectatrice, tout cela ne m'arrive pas. Le soleil disparaît derrière l'horizon plongeant le monde dans le noir. Et la pluie tombe toujours. Mais je ne la sens pas. Pas plus que je ne sens quelqu'un me presser la main. Un son me sors de ma torpeur, faible, me parvenant à peine dans ce coin reculé de l'esprit, là où personne ne veut s'aventurer. " Sophie ". C'est mon nom je crois. Sophie. Je m'appelle Sophie. Ce mot, réveille en moi, un sentiment qu'il me semble ne pas avoir ressenti, depuis des années : l'espoir. Alors je puise en moi les dernières forces qu'il me reste, et essaie de sortir ma conscience du coin sombre de mon esprit. Ce n'est pas chose aisée. Mais guidée par mon espoir et le désir de réentendre un jour cette voix, je parviens à remonter hors de mon esprit. J'ai le temps de voir les visages inquiets de Lalia et Kenric avant de plonger dans un abîme sans fond.



Le contact de la pluie me ramène ( encore une fois ) à la réalité. Je sens que je suis adossée à la paroi d'une grotte, juste avant que je ne voie les visages tendus de Lalia et Kenric, en train de manger. Ils ont fait un feu de sorte à ce que j'en sois à côté. Les derniers événements me reviennent en mémoire. La trahison, mon isolement, mon évanouissement. J'en ai les larmes aux yeux. Il faut que ce soit un rêve ! Pal va arriver, souriant, et se mettre à manger. Nous allons rigoler autour d'un feu et penser à notre retour. Mais non. Il ne vient pas. Ce qui m'arrive est réel. Alors je recommence à pleurer en silence, jusqu'à ce que plus aucune larme ne puisse couler. Le désespoir me prend à la gorge. Je veux tout fuir, tout oublier. Je n'accorderais plus jamais ma confiance à personne. Plonger, plonger dans le fin-fond de mon esprit. Ne jamais en revenir...

Non.

Je ne peux pas. Je n'ai pas le droit. Je ne peux pas partir, laisser ceux que j'aime. Je dois être là pour eux. Parce qu'ils seront là pour moi. Et c'est pour ça que la confiance vaut la peine d'être accordée, même si on pourrait se faire trahir. Pour ça que la vie vaut la peine d'être vécue, même si ce n'est pas tout le temps simple. Ce sont des risques à prendre, pour être heureux.

Chapitre 23 :

Un mouvement sur ma gauche me sort de mes pensées. C'est Kenric qui vient de se lever. Il avance vers moi et s'accroupit.Je le vois enlever son manteau dans un bruissement de tissu et m'en recouvrir. Il n'a que des haillons sur lui en dessus. Des haillons aux bords calcinés. Des cloques et des crevasses recouvrent ses bras. J'étouffe un cri. Surpris, il demande :

- Sophie ? Tu es réveillée ?

Je hoche la tête. Un soupir de soulagement déchire l'air, et chaque parcelle de son corps se détends.

- Kenric ça va ?

Lalia se précipite vers nous et interroge Kenric du regard, inquiète.

- Oui ça va. Sophie est réveillée.

Aussitôt, le pli d'inquiétude présent sur le front de Lalia, disparaît. Elle me prends dans ses bras et me murmure, de ne plus jamais refaire ça. Elle se dégage, et s'exclame :

- J'aurais bien aimé te baffer, mais tu as déjà subi assez de traumatismes.

L'effet est immédiat. Silence de mort.

Bravo Lalia. T'as plombé l'ambiance.

- Désolée.

- Non c'est bon, c'est pas grave.

Je remarque que Kenric est prit de frissonnements. Je lui repasse son manteau, en prenant garde de ne pas regarder ses cicatrices. Comme avec Brant.

- Ne te gèle pas pour moi.

Il le repousse vers moi.

- Tu en as plus besoin que moi. Tu es presque à la sortie de la grotte.

Je regarde à ma droite. En effet, un pas de plus et je suis dehors. C'est sans doute pour ça que je sentais la pluie tout à l'heure.

- Pourquoi ?

- On voulait pouvoir t'évacuer plus vite en cas de danger. Idée de Lalia.

- Et c'était une bonne idée ! S'indigne Lalia. Mais maintenant que j'ai exploré la caverne, et que je n'ai trouvé qu'un nid de Ptérodactile abandonné, duquel j'ai ramené quelques plumes sur lesquels ont va pouvoir dormir, soit dit en passant, on va pouvoir t'amener vraiment DANS la caverne, et Kenric, tu vas pouvoir reprendre ton manteau, et ne pas mourir de froid !

Il grogne, mais ne proteste pas. Je lui rends donc son manteau, et il me porte jusqu'au feu, prétextant que je suis trop faible pour marcher. Ce qui est vrai. Mais jamais, ô grand jamais, je ne l'admettrais. Après m'être réchauffée auprès du feu pour ne pas mourir d'hypotermie, je m'allonge sur de longues plumes, sans même en observer la couleur, trop lasse pour essayer. Leur douce chaleur, m'emporte loin, très loin, de tous mes problèmes. Et juste avant de m'abandonner au monde des rêves, je me promets une chose :

Je ne me souviendrais que des bons moments passés avec Pal. Le reste n'aura pas de place dans ma mémoire.

Chapitre 24 :

Des manteaux noirs. Un œil terrifiant sur chacun d'eux. Mon sang se glace dans mes veines. Je suis piégée. L'une des silhouette avance. Et elle commence à parler. Avec cette voix. Cette voix qui me hante, que je ne veux plus jamais entendre. Elle m'encercle, m'enroule dans son timbre doux mais traître. Je suis prise au piège. Soudain, l'Invisible pousse un hurlement qui n'a rien d'elfique. Et je me réveille en sursaut juste avant qu'un jet de flamme ne me frôle le bras.

Je reste étourdie quelques secondes encore abasourdie, puis la voix de Lalia retenti :

- Sophie ! Attention !

Par réflexe, je fais un roulé-boulé sur le côté, évitant un nouveau lancé. Je regarde autour de moi pour identifier mon agresseur. Et je le vois me dominant d'au moins 3 mètres. Ses yeux injectés de sang me fixant, une lueur de folie dans les regard. Aveuglés par la rage. Lorsque il ouvre à nouveau la gueule, j'ai à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe, qu'un brasier brûlant se dirige vers moi. Paralysée, je vois la vague de chaleur se précipiter à l'endroit où je suis et les hurlements de Lalia résonnent dans ma tête. Le temps semble s'écouler au ralenti. Au moment où je pense que tout est fini, une force qui n'est pas la mienne me pousse sur le côté. Je sens les flammes passer à l'endroit même où je me tenais une seconde auparavant. Je frissonne. La mort est passée plus près que jamais. Je me tourne pour voir mon sauveur, mais il n'y a personne. Je regarde derrière moi, et je le vois. À côté de Lalia et Kenric. La lune est cachée par un nuage, mais ses yeux reconaissables entre tous, brillent dans l'obscurité.

- Palooh...

Je suis tellement soulagée de le voir, que je manque de fondre en larmes. Mais ce je pense être le Ptérodactile n'en a pas fini. J'ai à peine le temps de me tourner vers lui, qu'un éclat argenté transperce l'air et me lacère le ventre. Je m'effondre, aveuglée par la douleur. Je me tiens l'abdomen essayant de contenir le sang qui en coule. Lorsque je les retire, mes mains luisent dans le noir. Des larmes de douleur coulent sur mes joues. J'ai les oreilles qui bourdonnent. J'entends à peine les bruits de lutte à ma droite. Je continue à perdre du sang. Si ça ne s'arrête pas, je vais perdre connaissance. Ma vue se brouille. Un bruit sourd retentit à coté de moi. Lentement, je me tourne et vois avec horreur, Palooh recouvert de sang, la joue déchiquetée par les griffes du Ptérodactile. Le reste de son corps est recouvert de sang écarlate. Je rampe jusqu'à Pal perdant un peu plus de sang à chaque mouvement. Un hoquet de stupeur m'échappe. De près, le résultat est encore plus effrayant. Sa joues est en lambeaux, et ses bras recouverts de griffures toutes plus profondes les une que les autres. Mais le pire est son torse. Une estafilade profonde de plusieurs centimètres, part de son épaule gauche, passe sous son buste et finit sur sa hanche droite. Du sang en coule en abondance. Si il n'est pas prit en charge dans les minutes que viennent, il risque de mourir. Une mare de sang s'est déjà formée autour de lui. Et ses yeux sont vitreux. Il est tout juste vivant. J'éclate en sanglots. Nous ne pouvons pas fuir. Je ne peux pas marcher et encore moins porter Pal dans l'état où je suis, et même si Kenric et Lalia ne sont pas blessés, ils ne pourront pas nous porter tous les deux. Ils sont déjà en train de se battre contre le Ptérodactile. Je crois avoir entendu un hurlement. Mais je ne suis plus sûre de rien. Mon champ de vision s'obscurcit. Et le sang continue de couler de mon ventre. Le désespoir me prend à la gorge. Il ne sert plus à rien de se battre. Mourir est inévitable. Mais je ne suis pas triste. Je suis à côté de Pal. Nous allons mourir ensemble. Très bien. Si c'est tout ce que je peux recevoir de la vie, je l'accepte avec plaisir. Je serre la main de Pal et entrelace nos doigts. J'embrasse une dernière fois ses lèvres glacées et passe un bras autour de son buste. Je m'accroche très fort à lui. Nos sangs se mélangent. J'ai un goût métallique dans la bouche. Un filet de sang en coule. Bientôt nous mourrons. L'un avec l'autre. Oui. Nous allons mourir. Mais ce n'est pas grave. Nous sommes ensemble. Finalement c'est peut-être à ça que j'étais déstinée. Mourir. Mais ce n'est pas grave. Cette mort est la plus belle faveur que la vie m'est faite. Je ne vois plus rien maintenant. Je n'entends rien. C'est pour bientôt. Je sens déjà le souffle de la vie s'envoler. Je meurs. Et je meurs heureuse. Ma vie s'arrête et mon amour s'envole haut dans le ciel. Un sourire paisible éclaire mon visage. Je murmure, consciente que ce sont mes derniers mots.

- Je te pardonne Pal. Je te pardonne, et je t'aime. Je t'aimerais toujours.

Et alors que mon âme s'envole, je suis heureuse. J'ai pardonné à Pal. Et j'ai pardonné à la vie.

Chapitre 25 :

Il fait noir. Je ne sens rien. Je ne vois rien. Je n'entends rien. Je ne sais pas où je suis. Je n'ai plus aucun repaire. Et soudain, une lumière éclatante m'aveugle. Je reste quelques secondes à essayer de voir clairement, des points violets dansants devant mes yeux. Lorsque je recouvre la vue, je vois une silhouette marcher vers moi. Plus elle s'approche, plus elle devient nette. Elle n'est plus qu'à un mètre de moi, lorsque je la reconnais enfin. J'en ai le souffle coupé.

- Mr. Forkle !?

- C'est un de mes noms, oui.

- Mais... Lequel ?

- Eh bien Mr. Forkle.

- Non, non écoutez moi : il y a deux Mr. Forkle. Euh non, trois. Vous vous en souvenez n'est ce pas ?

- Vaguement...

- Donc je répète ma question : vous êtes lequel ?

- Moi ? Moi je suis les trois mais je ne suis pourtant que l'un d'eux. Nos esprits sont les mêmes et nos corps sont séparés.

- Oui, on le sait que vous êtes les rois du poème improvisé. Mais là j'ai besoin d'une réponse claire.

Soudain une pensée effrayante me serre la gorge.

- Êtes vous... Le Mr. Forkle... Qui est mort ?

Et si c'est le cas... Est ce que je pourrais l'être moi aussi ?

- Je crois bien, oui.

Mon sang se glace dans mes veines.

- Et moi ?

Il sourit tristement

- Crois-tu que tu serais là si tu étais vivante ?

J'en ai le souffle coupé. Je recule en me tenant la tête entre les mains.

- Non. Non, non, non, non, non, non, non, non. NON !

J'éclate en sanglots. Ce n'est pas possible.

- La vie est faite d'embûches et de peines Sophie. Tu n'as pas à t'en faire.

- Ma vie, je l'ai perdue !

Il ne répond pas.

- Vous savez quoi ? Je refuse d'abandonner ! Je sortirais vivante de cet endroit ! Coûte que coûte !

Il lumière irradie de moi maintenant. Je ne vois plus Mr. Forkle. La chaleur m'enveloppe dans son aura et je sens un fourmillement le long de mon dos. J'entends Mr. Forkle murmurer :

- Tu es ma plus belle réussite, Sophie.

Et puis le noir.

Sans doute était-ce le fruit de mon imagination.

Mais une chose est sûre. Il se souvenait de moi.

Chapitre 26 :

Du côté d'Oralie...

Sourire. Paraître forte. Ne pas montrer que je suis triste.

Ceci est ma routine. Tous les jours depuis qu'elle a disparue. Depuis qu'elle a été enlevée par eux. À cause de moi. Parce que je lui ai montré ce fichu secret oublié. Si je l'avais regardé seule, tout cela ne serais pas arrivé. À cause moi... Je m'en veux tellement ! Je l'ai enlevée à ses amis, à son père, à sa mère. À sa mère. Sa vrai mère. Pas moi. Moi je ne suis personne. Je n'ai pas de place dans son cœur. Je ne suis qu'une elfe qui a prêté ses gènes pour lui donner la vie. Mais c'est tout ce que je mérite. Je m'en veux. Elle m'en veut. Non.

Elle m'en voulait.

Je ne lui ai jamais dit combien je l'aimais ! Aujourd'hui il est trop tard, et ma culpabilité finira par me ronger. Jusqu'à ce que mon esprit se brise. Tant mieux. Je ne mérite pas de vivre. Me briser est la seule solution.

Non.

Je ne me briserais pas. Pas tant que les Invisibles seront tous sous les barreaux. Pas tant que je l'aurais vengée. C'est la seule chose que je puisse lui offrir à présent. Et quand ce sera fait, je pourrais enfin mourir. Oui. Je la vengerai.

Je regarde le ciel à travers la fenêtre à côté de mon lit. Il est tard. Je n'arrive pas à m'endormir. Je regarde la tasse de somnolente que je me suis préparé. Le liquide rose me donne envie de vomir. Et dire qu'ILS l'ont drogué avec ça. Je me retiens de jeter la tasse par la fenêtre. Il faut que j'arrive à dormir. Sinon le Conseil commencera à se douter de quelque chose. Il ne faut absolument pas qu'il découvre que je suis la mère biologique de Sophie. Parce que Kenric me l'avait demandé. Deux jours avant sa mort. Là aussi j'y ai ma part de responsabilité. Il se savait en danger. J'aurais dû le persuader de ne pas aller à la guérison de Fintan. Un sanglot me serre la gorge. Une heure avant sa mort, il m'avait fait promettre deux choses. La première : prendre soin de notre fille. Le deuxième : ne jamais révéler à personne notre lien de parenté avec elle. Et, si il venait à mourir, ne jamais lui dire qu'il était son père. Quand je lui avait demandé si moi je pouvais, il m'a répondu :

- Fais-le si tu t'en sens capable.

Je n'ai pas pu respecter sa première demande. Je compte bien ne pas le trahir une deuxième fois. Même si ma vie est en jeu. Alors, avant de pouvoir me défiler, j'avale d'un seul trait la boisson. Une douce chaleur se répand dans mon corps. Sans même en avoir conscience, je m'étale sur mon oreiller. À peine ai-je fermé les yeux, que je plonge dans un sommeil agité.

Chapitre 27 :

Ne quittons pas Oralie tout de suite...



Je me réveille en sursaut. Je ne sais pas où je suis. Je commence à paniquer quand je reconnais ma chambre. Mais pas ma chambre actuelle. Enfin si. Seulement, elle est différente. Comme si le rose qui recouvrait mes murs était d'un seul coup devenu plus terne. Ce n'est que lorsque je me vois sur le lit que je comprends. Ceci est un souvenir. Dont je ne suis que la spectatrice. Mais pas n'importe quel souvenir. Car Mr.Forkle est là. Je retiens un sanglot. C'est la nuit où il m'a demandé d'être la mère biologique de Sophie. Le jour où ma vie a changée.

- Qui êtes-vous ?

C'est moi qui est parlé. Enfin, mon souvenir.

- Mon identité ne vous apprendra rien.

- Eh bien même si c'est le cas, il est agréable de savoir qui toque à votre porte, au beau milieu de la nuit, pour vous demander un service de la plus haute importance.

- Très bien... On m'appelle Mr.Forkle.


Je mets la suite bientôt promis !

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